Description de l'évènement

Charley Varrick

Don Siegel
USA, 1973, 1h46
Sc. : Dean Riesner & Howard Rodman d’après l’œuvre de John Reese.
Int. : Walter Matthau, Jo Don Baker, Felicia Farr, John Vernon…

Charley Varrick cambriole une banque avec sa femme et un acolyte. Mais il comprend vite que la somme énorme qu’il a dérobée appartient à la mafia, qui lance un tueur à ses trousses… Echec public relatif en 1973, Charley Varrick, qui arrivait juste après L’inspecteur Harry, n’est pas l’une des œuvres les plus connues de Don Siegel. Indépendant dans l’âme, dans la veine d’un Samuel Fuller ou d’un Sam Peckinpah, le cinéaste toujours d’une efficacité effarante dans sa réalisation, continue pourtant son parcours musclé avec la même dignité artistique qu’auparavant. A partir d’une petite histoire de braquage qui tourne au vinaigre, il parvient à créer un formidable polar solaire (il met en valeur dès qu’il peut les splendeurs du Nevada), mâtiné d’une petite dose de violence picturale, d’une couche d’humour macho et d’un discours humaniste sur la corruption de la société par l’omniprésence de l’argent. Le penchant du cinéaste pour les personnages antisociaux et réfractaires au moralisme facile a pu être assimilé à une idéologie sulfureuse, comme dans Dirty Harry où il s’agissait d’un policier adepte de la manière forte. Dans Charley Varrick, cependant, c’est un criminel assez ordinaire – quoique plus averti que la moyenne – qui se voit amené à endosser ce refus de la société, de ses compromissions et de ses noirs secrets.