Description de l'évènement
EXPOSITION D’AFFICHES DE CINÉMA
On connaît l’histoire. A la fin des années 50, quelques jeunes cinéastes issus, pour un certain nombre d’entre eux, de la revue Les Cahiers du Cinéma, apportent un souffle de liberté dans le cinéma français. Dès le mois de janvier 1954, le jeune critique François Truffaut publie Une certaine tendance du cinéma français où il fustige “la tradition de la qualité française” et pointe les limites du réalisme psychologique d’un cinéma bourgeois dominé à l’époque par les Autant-Lara, Delannoy et le tandem de scénaristes Aurenche et Bost. Ce texte va devenir le manifeste de la Nouvelle Vague.
La formule “Nouvelle Vague” est de Françoise Giroud, mais elle l’utilise dans L’Express du 3 octobre 1957 pour qualifier les jeunes en général. Ce n’est qu’en 1959 que Pierre Billard reprend la formule, avec d’autres chroniqueurs, pour désigner les cinéastes issus des Cahiers du Cinéma réalisant alors leurs premiers longs métrages.
Entre 1957 et 1960 Claude Chabrol, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Jacques Demy, Pierre Kast… tournent leurs premiers films. Le mouvement est lancé.
Leurs films se distinguent par une vitalité qui semble pouvoir renouveler le cinéma français et ce d’autant plus que la cinéphilie a constitué la base de leur apprentissage.
Cette Nouvelle Vague n’est pas le fruit d’une génération spontanée. Elle est l’héritage de tout un courant franc-tireur du cinéma français qui dès 1945 travaille hors des sentiers de production classiques. Ces précurseurs comme Bresson, Melville, Franju ou Resnais, souvent admirés par ces jeunes cinéastes, sont les annonciateurs de cette nouvelle génération.
Si la Nouvelle Vague ne représente pas tout le cinéma français des années 60, celui-ci n’en demeure pas moins influencé. En prenant pour vedettes des “Yéyés” ou de jeunes acteurs estampillés Nouvelle Vague, en adaptant des écrivains à la mode comme Françoise Sagan, le cinéma essaie de témoigner, de saisir l’air du temps : une époque où se développent le consumérisme, une envie de libéralisation des mœurs mais aussi des contestations politiques qui mèneront à mai 1968.
Emblématique de cet air du temps, la comédienne Brigitte Bardot traverse le cinéma français de la deuxième moitié des années 50 et les années 60 en incarnant la femme objet et la femme libre. Toutes les contradictions d’une époque.
les années 60 voient également l’arrivée de la télévision dans les foyers et la multiplication des moyens de communication. une affiche de film n’a plus nécessairement besoin d’être très explicative pour accrocher le spectateur. la télévi- sion, la radio, les nombreuses revues critiques lui fournissent les informations nécessaires. les affichistes peuvent dès lors s’affranchir un peu de l’affiche traditionnelle avec les vedettes et une scène significative du film.
les nouvelles technologies et influences artistiques per- mettent à de jeunes graphistes d’utiliser les photos, les collages, le dessin abstrait.
Contrairement à l’affiche publicitaire, l’affiche de cinéma mettra beaucoup de temps à s’affranchir du classicisme. les années soixante vont quand même, à l’instar des œuvres qu’elles promotionnent, produire des objets graphiques tout à fait nouveaux.
Une Nouvelle Vague qui a marqué durablement de son empreinte l’histoire du cinéma Français. Cinquante ans après son apparition, elle est encore l’enjeu de polémiques qui témoignent de sa vivacité toujours active, malgré l’éloignement dans le temps et les innombrables changements qu’a connus le cinéma.
A travers cette exposition, dont toutes les affiches présentées sont issues des collections de l’Institut Jean Vigo, nous avons tenté de saisir l’atmosphère, l’air du temps de ces années 60.
Exposition organisée par la Direction de la Culture de la ville de Perpignan et réalisée par l’Institut Jean Vigo à partir de ses collections, avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l’image animée (CNC) et de Créalink. Remerciements au personnel du service Décoration de la ville de Perpignan et du Palais des Congrès.
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