Eh bien non, contrairement à ce que disent les imbéciles, Ken Loach ne fait pas toujours le même film, s’il vise encore les méfaits d’une économie libérale sans digues ni frontières.
Ricky accumule les petits boulots à Newcastle, sa femme, Aby, est auxiliaire de vie. Ils vivent difficilement, mais pas si mal, avec leurs deux enfants. Ricky veut croire à la libre entreprise et s’engage dans une activité de livreur « autonome » de type Uber. Ce sera la spirale de la dégringolade.

Le film analyse la phase d’illusion où tout paraît aller bien, puis les premiers accrocs qui sont à la charge de « l’indépendant ». Il montre dans le déroulement du processus, l’importance d’un algorithme, une balise qui « flique » temps et déplacements et, cerise sur le gâteau, l’effet des questionnaires de satisfaction de la clientèle. L’uberisation est une forme de salariat s’apparentant à la servitude volontaire, permise par le développement du numérique, l’âpreté aux profits financier des grandes plateformes de distribution, la bêtise des consommateurs. Tout est dit de notre présent plus paradoxal et percutant.
(Vincent Ostria, Les Inrockuptibles 14/06/2007)

KEN LOACH

INTERPRÈTES : Kris Hitchen, Debbie Honeywood, Rhys Stone, Katie Proctor…
SCÉNARIO : Paul Laverty
IMAGE : Robbie Ryan

MUSIQUE : George Fenton
DÉCORS : Fergus Clegg
MONTAGE : Jonathan Morris
PRODUCTION : Why Not Productions, Sixteen Films…
COPIE : Num.