Description de l'évènement
Musidora un mythe en action
Jeudi 23 janvier 19h
Film présenté par Olivier Assayas
Ciné concert à l’accordéon par Virgile Goller
Pour Don Carlos
Jacques Lasseyne et Musidora, France, 1921, 1h30, DCP
Avec Musidora, Stephen Weber, Abel Tarride
Musidora la célèbre vamp Irma Vep des Vampires, n’est pas qu’une actrice en collants de soie noirs. Elle fut également l’une des premières femmes réalisatrice et même productrice. Pour avoir plus de liberté dans sa pratique cinématographique elle crée en 1918 la société des Films Musidora, maîtrisant ainsi toute la chaîne de production, de l’écriture du scénario à la sortie du film en salles, en passant par l’interprétation.
Après les succès de La Flamme cachée et Vicenta, elle se permet un film ambitieux, adaptation d’une fresque historique d’après le roman éponyme de Pierre Benoît, Pour Don Carlos.
À la fin du XIXe siècle en Espagne, le conflit entre carlistes et bourbons fait rage, et la Capitana Allegria n’hésite pas à se déguiser en sous-préfet ou à séduire les hommes pour gagner à sa cause de nouvelles recrues.
Pierre Benoît insiste auprès de Musidora pour que son ami Jacques Lasseyne, militant carliste qui ne connaît encore rien au cinéma, co-réalise le film avec elle.
Tourné en 1920 au cœur du Pays basque espagnol, le film est le début d’une histoire d’amour entre Musidora et l’Espagne, par sa rencontre avec Antonio Cañero, conseiller technique sur le film. Elle y tourne ainsi ses films suivants, Sol y Sombra et La Tierra de los toros, et s’attache à peindre une Espagne authentique, en décors réels.
Restauration 4K menée en 2019 par la Cinémathèque de Toulouse, La Cinémathèque française et le San Francisco Silent Film Festival, avec le soutien du CNC, de la Fondation Fonroga, de la Filmoteca Vasca, du Museo del Carlismo, des Amis de Pierre Benoit et des Amis de Musidora, auprès des laboratoires Hiventy (grading) et l’Immagine Ritrovata (restauration numérique).
En partenariat avec l’Académie de Montpellier, les trois premiers épisodes de la série seront diffusés pour les enseignants en charge de la Spécialité Cinéma et accompagnés par des spécialistes de la création sérielle et des débuts du cinéma.
Musidora un mythe en action
« Une jeunesse tout entière tomba amoureuse de Musidora. À cette magie, à cette attraction, s’ajoutait le charme d’une grande révélation sexuelle. Il appartint au maillot noir de Musidora de préparer la France des pères de familles et des insurgés. Cette magnifique bête d’ombre fut donc notre Vénus et notre déesse Raison. », Louis Aragon
À l’occasion de l’introduction de la série d’Olivier Assayas Irma Vep comme nouvelle œuvre au programme de l’enseignement de spécialité de cinéma-audiovisuel en classe de terminale pour l’année scolaire 2024-2025, revenons sur les origines des séries cinématographiques et la création de ce personnage mythique d’Irma Vep par Louis Feuillade en 1915.
Anagramme de « Vampire », Irma Vep est la première création de femme fatale du cinéma français. Vêtue de son collant de soie noire, elle marquera longtemps les esprits, le personnage revenant à plusieurs reprises dans le cinéma muet français, en référence à la série en dix épisodes de Louis Feuillade. Au début de la Première Guerre mondiale, Pathé annonce la production de la série Les Mystères de New York aux Etats-Unis. Le concurrent Gaumont réagit en confiant un projet similaire à Louis Feuillade, l’auteur du serial à succès Fantômas (1913). C’est ainsi que le projet des Vampires est lancé et avec lui, qu’Irma Vep naît.
À l’heure où la série concurrence le cinéma, revenons à son origine, dès le début des années 1910, où l’industrie du cinéma adapte des feuilletons publiés dans la presse afin de fidéliser son public et continuer d’attirer les spectateurs vers la salle. Déjà créé depuis presque vingt ans, le cinéma doit penser à se renouveler, et la création de la série, avec des épisodes diffusés dans les salles de cinéma toutes les semaines, permet de créer un engouement. C’est aussi une construction financière maligne, puisque les spectateurs achètent les journaux pour savoir à l’avance la suite des épisodes avant d’aller les découvrir au cinéma. Un système économique bien pensé par les magnats de la presse aussi détenteurs des grandes maisons de production et d’exploitation cinématographiques.
Sur la novélisation, allez sur notre site découvrir la série en ligne sur notre collection de périodiques espagnols !
Irma Vep, la série d’Olivier Assayas
Olivier Assayas n’en est pas à sa première incursion dans la série lorsqu’il se lance pour HBO dans le projet Irma Vep, mini-série de 8 épisodes, renouant avec ses premières amours et son film de 1993 avec Maggie Cheung. Le réalisateur avait déjà fait parler de lui avec la diffusion au festival de Cannes du biopic Carlos, série créée par Canal+ sur la vie du terroriste international Ilich Ramírez Sánchez. Avec Irma Vep, il interroge ainsi les conditions de création d’une fiction et montre comment le cinéma est lié inextricablement aux circuits industriels. Il rend également un fabuleux hommage aux débuts du cinéma.
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