Description de l'évènement
(Sanshō dayū)
Kenji Mizoguchi
Japon, 1954, 2h05
Int. : Kinuyō Tanaka, Kyoko Kagawa…
Le Japon du XIe siècle. Un gouverneur de province est exilé pour avoir défendu les paysans contre les autorités féodales. Quelques années plus tard, sa femme et leurs deux enfants sont kidnappés en cherchant à le rejoindre. L’épouse est déportée sur une île, les enfants jetés dans un camp d’esclaves dirigé par l’impitoyable intendant Sansho…
Maîtrise du récit cinématographique, admirables intuitions poétiques, sensibilité du regard posé sur les personnages : un des chefs-d’œuvre de Mizoguchi.
Les films de Kenji Mizoguchi (1898-1956) se caractérisent par une constante recherche de la perfection dans son écriture cinématographique au service d’une vision humaniste. Le film L’Intendant Sansho (1954) en est un exemple particulièrement abouti. Si la biographie ne permet pas d’expliquer le génie, elle peut parfois éclairer sur les origines des préoccupations, voire des obsessions d’un créateur. Rappelons que, quand Mizoguchi avait 7 ans, sa soeur aînée a été vendue comme geisha par leur père, ruiné… La plupart de ses films critiquent une société japonaise très hiérarchisée, dénoncent le pouvoir de l’argent, et mettent l’accent sur la condition féminine, souvent illustrée par des geishas de second ordre et des prostituées, depuis Les Soeurs de Gion (1936), son premier grand succès, jusqu’à La Rue de la honte (1956), son dernier film… Mais c’est dans toutes les classes de la société, à toutes les époques, que Mizoguchi montre des héroïnes victimes du comportement irresponsable d’un père, d’un mari, d’un entourage… On pourrait multiplier les exemples : Le Destin de Madame Yuki (1950), La Vie d‘O-Haru, femme galante (1952), Les Contes de la lune vague après la pluie (1953), L’Impératrice Yang Kwei-Fei (1955)…
Laisser un commentaire