Description de l'évènement

# Faire famille

Mardi 18 février à 19h

 

Leave No Trace

LEAVE NO TRACE | DEBRA GRANIK | USA, 2018, 1h49 | DCP
Interprètes : Thomasin McKenzie, Ben Foster, Jeff Kober…

Tom a 15 ans. Elle vit clandestinement avec son père dans la forêt qui borde Portland, Oregon. Limitant au maximum leurs contacts avec le monde moderne, ils forment une famille atypique et fusionnelle. Expulsés soudainement de leur refuge, les deux solitaires se voient offrir un toit, une scolarité et un travail. Alors que son père éprouve des difficultés à s’adapter, Tom découvre avec curiosité cette nouvelle vie. Le temps est-il venu pour elle de choisir entre l’amour filial et ce monde qui l’appelle ?
Au fond des bois, le père et la fille parlent peu. Mais on jurerait entendre l’amour vibrer entre eux. Le duo forme à lui seul une communauté autonome, avec ses règles, sa philosophie.

Dans Winter’s Bone, Debra Granik avait révélé Jennifer Lawrence en l’enracinant dans un Missouri sinistré. Elle plonge cette fois la jeune Thomasin Harcourt McKenzie au coeur d’un autre décor négligé de Hollywood : les forêts du Pacific Northwest. Des bois qui semblent adopter la couleur des sentiments de l’héroïne et promettre tantôt une vie paisible, tantôt une mort lente. On retrouve le minimalisme lyrique d’une Kelly Reichardt (Old Joy, Certaines femmes), la même grâce dans la façon de mettre au diapason personnages et paysages. Adapté d’un roman qui fut tiré d’une histoire vraie, Leave no trace met en lumière l’Amérique des marges, peuplée de laissés-pour-compte ou d’oubliés volontaires, adeptes de la décroissance. Des êtres qui, comme Tom et son père, préfèrent ne pas laisser de trace.

 

Billetterie

 

 

 

# Faire Famille

Comment entendre « faire famille » ? Famille traditionnelle ? Famille recomposée ? Famille atypique ? Voilà des expressions qui interrogent de plus en plus le monde d’aujourd’hui. La philosophe Sophie Galabru, dans un de ses ouvrages (Faire famille, éd. Allary, 2023) s’interroge : « La famille est par essence sous tension car s’entrecroisent en elle l’identité et la différence, la protection et la liberté, la transmission et la séparation. Comment composer avec les départs et les arrivées ? Comment transmettre et recevoir ? Quelle est la valeur des liens de sang ? ».
Comment le cinéma rend-il compte de tous ces bouleversements, de toutes ces mutations ? Il nous fallait pas moins de 5 films pour tenter une approche.

Avec Prince of Broadway le réalisateur de la dernière Palme d’or cannoise Anora nous plonge dans la vie d’un migrant ghanéen se retrouvant soudainement en charge d’un enfant. Leave No Trace de Debra Granik nous parle également d’un père et de sa fille adolescente chez les déclassés de l’Oregon. Comme chez Debra Granik, dans Captain Fantastic de Matt Ross, un père entraîne sa famille à se retirer d’une société qu’il rejette. Pour clore ce cycle américain, Gloria de John Cassavetes nous montre, à travers la fuite d’une femme et d’un enfant poursuivis par la mafia, que les liens du sang ne sont pas toujours les plus importants. Enfin, Ma vie de Courgette, film d’animation français de Claude Barras sur un scénario de Céline Sciamma, nous parle d’un orphelin et de sa « famille », un foyer pour enfants.
Des pères ou mères seuls.les ou leurs substituts, des communautés, souvent victimes d’une économie mondialisée, qui tentent de faire face et de se protéger. Bref, des familles qui n’existent pas de fait mais qui se construisent.

 

 

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