Description de l'évènement
Jeudi 03 novembre 2022 à 18h30
Le Navire Night
Marguerite Duras
France, 1979, 1h30 (num.)
Avec : Dominique Sanda, Bulle Ogier, Mathieu Carrière…
Un titre mystérieux, pour un film qui l’est tout autant… « Histoire sans images/histoire d’images noires ». Quel en est le sujet ? L’histoire de deux personnes, que l’auteur définit comme « un orgasme noir. Sans toucher réciproque » en voix off, car l’absence d’image crée le désir.
L’histoire du Navire Night avait été racontée à Marguerite Duras par son protagoniste, et elle en a enregistré le récit. La genèse du film a gardé quelque chose de cette bande magnétique, un support sonore, presque dénué d’images. Sur l’écran noir, deux voix évoquent l’histoire d’un jeune homme, JM, qui travaille pour une compagnie téléphonique, et tombe amoureux d’une femme énigmatique. L’histoire n’existe que parce que les deux amants ne se rencontrent jamais.
Marion Poirson
LA CANTINE ENTRE LES FILMS !
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Le programme complet des deux soirs Marguerite duras, du texte aux images
Marguerite Duras : Du texte aux images
C’est à la fin des années 50 que commence la relation passionnée et passionnelle de Marguerite Duras avec le cinéma, lorsqu’Alain Resnais la sollicite pour écrire le scénario d’Hiroshima mon amour. Dans la foulée elle adapte et écrit les dialogues son roman Moderato Cantabile pour le metteur en scène Peter Brook. Suivront des adaptations de ses romans (Un barrage contre le pacifique, Le marin de Gibraltar…) qu’elle reniera toutes au point de décider elle-même de faire des films dont le plus célèbre est peut-être India Song et le plus radical L’Homme atlantique. De ces films « qui font primer la diction sur l’action et la bande son sur l’image » comme l’explique Maïté Snauwaert dans Duras et le cinéma, elle s’explique dans des textes d’entretiens qui relèvent autant du manifeste pour un cinéma expérimental que du pamphlet contre le cinéma commercial.
Si Marguerite Duras demeure extrêmement présente 22 ans après sa disparition, cela tient à l’extraordinaire contemporanéité de son écriture capable de se porter tour à tour vers le livre, vers le théâtre, comme vers le cinéma, car c’est bien le même texte qui passe de l’un à l’autre, c’est bien la même écriture qui devient parole, texte ou image. On est là au cœur du système esthétique de Duras, au cœur de son cinéma.
Et à ses détracteurs elle répondait dans Les yeux verts « …Les raisons de faire du cinéma pour moi ils ne les aperçoivent pas, ils disent que ce n’est pas la peine…Mais on peut aussi faire des films que ce n’est pas la peine de faire ».
Jacques Verdier
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