Description de l'évènement
Mardi 27 septembre à 19h
Le Grand silence
Il Grande Silenzio
Sergio Corbucci
Italie, 1969, 1h46 (num.)
Avec : Jean-Louis Trintignant, Klaus Kinski, Vonetta McGee…
Qui aurait cru en 1968, après tous ses succès dans des films français et italiens, que Jean-Louis Trintignant pourrait jouer dans un western ? Pourrait-il devenir le Clint Eastwood français ?
« De tous les films que j’ai tournés, Le Grand Silence est, de loin, mon film préféré. » C’est une citation de Trintignant lui-même. Sans doute à prendre avec quelques pincettes, mais c’est sûr que c’est un grand film, dans lequel Trintignant… n’a aucun mot à dire ! Quelques années après Django, cet autre grand western du même réalisateur, Corbucci mène le personnage taciturne des westerns spaghetti à son paroxysme en rendant son personnage principal muet. Un rôle parfait pour Trintignant.
Dans ce western noir, tourné dans la neige blanche, un village est dépassé par les chasseurs de primes sans loi et engage cet homme muet, Silenzio, pour ramener l’ordre. Trintignant se retrouve alors face à cet autre acteur immense : Klaus Kinski, dans le rôle de Tigrero. Dans le monochrome visuel – magnifique – tout s’efface, comme la parole s’efface aussi : le monde se vide de sens et se réduit à ses extrêmes : le silence et les pics de violence. Corbucci réalise ici son chef-d’œuvre, porté par une photographie éblouissante, la musique merveilleuse d’Ennio Morricone, et ses deux acteurs principaux : Klaus Kinski et Jean-Louis Trintignant.
Kees Bakker
Trintignant Inconnu
Lancé par Roger Vadim dans Et Dieu créa la femme…, devenu star, avec Anouk Aimée, dans Un homme et une femme de Claude Lelouch, avec qui il tournera aussi son dernier long métrage, Les Plus Belles années d’une vie, Jean-Louis Trintignant est mort le 17 juin à Uzès, après une immense carrière.
Acteur emblématique pour beaucoup de réalisateurs et dans beaucoup de films (plus de 130 !), il était incontestablement un des plus grands. Ayant également tourné avec Valerio Zurlini, Dino Risi, Abel Gance, Jacques Doniol-Valcroze, Georges Franju, Jacques Demy, Costa-Gavras, Eric Rohmer, Bernardo Bertolucci, François Truffaut, Alain Cavalier, Ettore Scola, Krzysztof Kieslowski, Jacques Audiard, Michael Haneke – pour ne mentionner qu’eux – les hommages ont été nombreux.
Nous avons revu, pour la énième fois, Un homme et une femme, nous pensons à Et Dieu…, au Conformiste, à Amour… Mais, plutôt que reprogrammer des films connus, pour rendre hommage à Jean-Louis Trintingant, l’Institut Jean Vigo a choisi deux films majeurs, mais auxquels on ne pense peut-être pas immédiatement : un Western de cet autre fameux Sergio : Corbucci, dans lequel il brille par son silence, ainsi qu’un film d’Alain Robbe-Grillet (avec qui il tourna quatre films), pour lequel il a obtenu l’Ours d’argent du meilleur acteur. Deux films dans lesquels Trintignant montre son talent, son calme inquiétant, ses clins d’œil, son jeu sérieux et ludique… Bref, il montre qu’il était un très grand acteur.
Kees Bakker
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