Description de l'évènement
Mardi 12 décembre
18h30 : conférence de Thaïs Vidal, spécialiste du cinéma tchèque
19h30 : projection :
L’assassin cache son visage
Petr SCHULHOFF
Tchécoslovaquie, 1966, 1h34, 35mm
Int : Rudolf, Hrusinsky, Radoslav Brzobohaty
Le cinéma tchécoslovaque d’avant 1968, c’est à dire d’avant l’invasion des chars russes, est connu pour son ton décalé, léger et franchement
drôle, tel qu’il était permis par l’idée d’un socialisme à visage humain.
(Au feu les pompiers, Joe Lemonade…). En parallèle de cette création permettant la critique du régime par l’absurde, se développe une importante production de polars, de cinéma dit « noir » cependant bien différent de celui produit aux USA.
Une femme, ou plutôt son corps ensanglanté, est retrouvé dans une sombre forêt près du village de Drahovice. La piste de l’écureuil sanguinaire étant rapidement écartée, l’inspecteur Kalas va mener l’enquête.
À Drahovice la pluie tombe, la nuit est sombre, longue et la photographie noir et blanc emballe l’histoire dans une mélancolie grisâtre. Il semble également que les acteurs aient reçu la consigne de ne jamais sourire sous peine de renvoi.
Alors pourquoi est-ce un film attachant ? Parce qu’il est chirurgical, confiné et rassurant par son cadre strict. L’enquête commence dès le début du film. Elle progresse vite. D’un interrogatoire en découle un autre aussitôt qu’un nom ou un lieu est livré. Chaque séquence est entrecoupée d’un apaisant plan fixe et ce qui pourrait paraître académique n’est finalement qu’un écrin moelleux pour le spectateur.
Et puis le sous-texte social est bien présent : on se rend à la ferme d’Etat, on évoque divorce, adultère et place de la femme, c’est, au-delà du « whodunit » un morceau d’histoire de l’Europe centrale des années 60.
Julien Avet
Copie rare dont on ne trouve pas de traces ailleurs en France, ce film a eu la chance de sortir chez nous grâce aux liens étroits développés entre
associations culturelles des différents pays de l’est. D’où des sous-titres parfois un peu approximatifs…
Laisser un commentaire