Description de l'évènement

Mardi 29 novembre – 19h

La Longue marche

Alexandre Astruc

France, 1966, 1h35 (35 mm)

Avec : Robert Hossein, Maurice Ronet, Jean-Louis Trintignant…

En juin 1944, dans les Cévennes, un groupe de résistants, avec un médecin qu’ils ont enlevé pour soigner un des leurs, échappent aux Allemands qui les encerclaient et partent pour une longue marche afin de rejoindre un autre maquis, dans le Vercors…

La Longue Marche est un film au-delà des snobismes et des modes. On ne trouve dans cette œuvre ni clins d’œil, ni érotisme, ni démagogie ou désir de choquer. Alexandre Astruc remplit ici parfaitement le rôle que, critique de cinéma, il avait assigné au metteur en scène : « suivre les mouvements de l’âme », et effectivement, la confrontation des personnalités dans des situations extrêmes où l’urgence le dispute au danger est magnifiquement rendue. Les rapports de ces trois êtres au sein d’une aventure collective et d’une nature semée d’embûches sont développés dans un style lyrique qui se hausse parfois au tragique. 

Il convient de préciser que les rôles principaux sont incarnés par trois comédiens «au sommet de leur art» : Robert Hossein, le chef, homme d’action violent, plus instinctif que réfléchi, Jean-Louis Trintignant, sensible, secret, mais efficace, et Maurice Ronet, médecin embarqué malgré lui dans cette galère, menacé de toute part…

Pour Jean Collet, « La Longue Marche est un film dense, austère et profond qui ne saurait livrer ses richesses au spectateur distrait. C’est un cri passionné qui appelle un regard passionné ».

Marc Crave


En marge de la Nouvelle Vague

Quand on pense à la Nouvelle Vague du cinéma français, des noms viennent immédiatement à l’esprit, de Truffaut à Rohmer en passant par Chabrol et Godard. Mais il y a aussi des réalisateurs, parfois un peu oubliés, qui ont partagé avec ces figures emblématiques un certain nombre de convictions sur ce que devait être le cinéma, prônant un renouvellement dans le tournage, le jeu des acteurs, la manière de filmer la ville ou les sentiments, l’emploi de nouveaux matériels, plus légers… Parmi ces réalisateurs, deux ont joué un rôle non négligeable, même si leur filmographie reste modeste, Alexandre Astruc et Jacques Doniol-Valcroze.

Alexandre Astruc peut être considéré comme un précurseur. Bien avant que François Truffaut ne disserte sur « la politique des auteurs », il a écrit « Naissance d’une nouvelle avant-garde : la caméra-stylo » (L’écran français, 1948) où il saluait le cinéma comme un moyen d’expression autonome et neuf, comparable à la peinture et au roman. Certains historiens du cinéma considèrent que son film Le Rideau cramoisi (1952) est la première œuvre estampillée Nouvelle Vague.

De Jacques Doniol-Valcroze, on retiendra d’abord qu’il fut cofondateur et rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, creuset des grands noms de la Nouvelle Vague. S’il a tenté de diversifier les thèmes de ses films, notamment avec La Dénonciation (1962), il reste surtout un fin analyste des problèmes du couple, mêlant sentiments et libertinage.

Marc Crave

Billetterie

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