Description de l'évènement
Jeudi 03 novembre 2022 à 21h
La Femme du Gange
Marguerite Duras
France, 1974, 1h40 (DVD)
Avec : Catherine Sellers, Nicole Hiss, Gérard Depardieu…
Un homme revient aux endroits où il a vécu un amour passionné avec une femme aujourd’hui décédée. La sensation qu’il ressent est si forte qu’il s’imagine qu’elle est toujours vivante...
Dans un préambule au film, Marguerite Duras explique : «La Femme du Gange, c’est en quelque sorte deux films : parallèlement au film qui se déroule en images, se déroule un film purement vocal non accompagné d’images». Il n’y a ici ni mouvements de caméra ni recadrages, ni champ-contrechamps ni raccords invisibles, pas de fond musical soulignant les affects ou les articulations du drame, pas de psychologie ; seulement de longs plans fixes, des longs silences pleins des bruits de la mer, quelques airs fredonnés ou joués au piano pendant la prise.
Jacques Verdier
Marguerite Duras : Du texte aux images
C’est à la fin des années 50 que commence la relation passionnée et passionnelle de Marguerite Duras avec le cinéma, lorsqu’Alain Resnais la sollicite pour écrire le scénario d’Hiroshima mon amour. Dans la foulée elle adapte et écrit les dialogues son roman Moderato Cantabile pour le metteur en scène Peter Brook. Suivront des adaptations de ses romans (Un barrage contre le pacifique, Le marin de Gibraltar…) qu’elle reniera toutes au point de décider elle-même de faire des films dont le plus célèbre est peut-être India Song et le plus radical L’Homme atlantique. De ces films « qui font primer la diction sur l’action et la bande son sur l’image » comme l’explique Maïté Snauwaert dans Duras et le cinéma, elle s’explique dans des textes d’entretiens qui relèvent autant du manifeste pour un cinéma expérimental que du pamphlet contre le cinéma commercial.
Si Marguerite Duras demeure extrêmement présente 22 ans après sa disparition, cela tient à l’extraordinaire contemporanéité de son écriture capable de se porter tour à tour vers le livre, vers le théâtre, comme vers le cinéma, car c’est bien le même texte qui passe de l’un à l’autre, c’est bien la même écriture qui devient parole, texte ou image. On est là au cœur du système esthétique de Duras, au cœur de son cinéma.
Et à ses détracteurs elle répondait dans Les yeux verts « …Les raisons de faire du cinéma pour moi ils ne les aperçoivent pas, ils disent que ce n’est pas la peine…Mais on peut aussi faire des films que ce n’est pas la peine de faire ».
Jacques Verdier
Jeudi 27 octobre à 19h, avant la projection de Moderato Cantabile
Rolland, comédien, lira la nouvelle de Marguerite Duras, L’Homme atlantique, qu’elle transformera en son film le plus radical.
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