Description de l'évènement
Vittorio DE SICA, Italie, 1960, 1h38
Sc.: Cesare Zavattini, Vittorio De Sica
Int.: Sophia Loren, Raf Vallone, Jean-Paul Belmondo, Renato Salvatori…
Adaptation d’un roman d’Alberto Moravia, La Ciociara apparaît comme une célébration du talent de Sophia Loren : ce rôle dramatique de femme italianissime lui valut notamment le grand prix d’interprétation de Cannes et l’Oscar. “Ciociara” est le nom que l’on donnait aux paysannes de la campagne romaine qui portaient aux pieds des semelles de bois retenues par une lanière de cuir.
L’action se passe en 1943 quand, fuyant les bombardements de Rome, la jeune veuve Cesira (Sophia Loren) va quitter la capitale avec sa fille Rosetta. La mère veut mettre la fille à l’abri à Santa-Eufemia, son village natal, mais le retour au village ne leur assure pas la tranquillité : là aussi la guerre est présente avec ses bombardements et la résistance. Un jeune intellectuel, Michele (Jean-Paul Belmondo) exhorte les habitants à la patience ; Rosetta est séduite, en toute innocence, par cet homme que la belle Cesira est loin de laisser insensible. Mais devant le danger grandissant, Cesira décide de repartir avec sa fille… Le personnage de Cesira est sans conteste la plus grande réussite du film : en partant du cliché de la “mamma” possessive, intransigeante et d’une ostensible fierté, De Sica met progressivement en lumière des failles et des doutes qui ouvrent peu à peu la voie à la perte de contrôle et au désarroi. Derrière l’assurance manifeste et la dignité un peu rugueuse, les fêlures sont nombreuses et Loren exploite admirablement ce glissement progressif vers le déchirement et l’aveu des fragilités.
Au-delà du côté dramatique, le récit propose plusieurs réflexions fortes. Le résultat est sublime et il ne faut pas être un cinéphile confirmé pour reconnaître que c’est du grand cinéma.
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