Bo WIDERBERG, USA/Suède, 1970, 1h50

À New York, en 1900, une bourgeoise se fait voler sa fourrure par un gamin. Elle le poursuit dans les rues, elle le course et, après un long moment, se retrouve dans un quartier dont elle ne soupçonnait même pas l’existence, où surviennent des clochards, des ivrognes, des chômeurs. Et c’est toute la misère du monde, soudain, qu’elle découvre… Cette scène explique la façon dont Bo Widerberg – décédé en 1997, et dont on ne cesse de redécouvrir les lms – imagine ses lms politiques : n’asséner aucune thèse, jamais, mais la faire découvrir par le spectateur, dans la salle, en même temps que par les héros, sur l’écran. Ainsi procède-t-il dans Joe Hill, son meilleur lm, Prix spécial au festival de Cannes 1971. Il y suit le destin d’un émigré suédois, Joel Hillstrom, ses efforts pour s’intégrer dans cette Terre promise décevante, pourtant si vantée, et sa lente prise de conscience du fossé qui sépare les possé- dants et les exploités.

Sc. : Bo Widerberg ; Image : Peter Davidsson, Jorgen Persson ;
Int. : Tommy Berggren, Kelvin Malave, Anja Schmidt, Cathy Smith…