Description de l'évènement

Musidora un mythe en action

Mercredi 22 Janvier, 19h

Irma Vep

Olivier Assayas, France, 1996, 1h39, DCP

Avec Maggie Cheung, Jean-Pierre Léaud, Nathalie Richard

 

René Vidal (interprété par Jean-Pierre Léaud), un réalisateur illuminé, veut faire un remake des Vampires de Louis Feuillade, et choisit Maggie Cheung, la star hongkongaise, pour le rôle principal. Cependant, pendant le tournage, le réalisateur est insatisfait de leur travail, tombe en dépression et toute l’équipe du film se demande s’ils iront jusqu’au bout du tournage.

Si vous vous attendiez à un remake des Vampires de Feuillade ou même juste à des vampires tout court, vous serez surpris puisque, si le film d’Assayas est rempli de clins d’œil à la série de Feuillade, il n’en n’est pas une adaptation. On reconnaîtra aussi, chez cet amoureux du cinéma des références à François Truffaut, Jacques Rivette, ou Chris Marker.

En effet, ici, on a plutôt affaire à une réflexion sur le cinéma et plus précisément sur le cinéma français d’auteur. À travers la mise en scène d’un tournage contraint par le manque de temps et d’argent, il nous répond, que c’est la magie du cinéma (qui passe beaucoup par l’interprétation de Maggie Cheung) qui l’emporte et qui l’emportera toujours.

 

En partenariat avec l’Académie de Montpellier, les trois premiers épisodes de la série seront diffusés pour les enseignants en charge de la Spécialité Cinéma et accompagnés par des spécialistes de la création sérielle et des débuts du cinéma.

Musidora un mythe en action

 

« Une jeunesse tout entière tomba amoureuse de Musidora. À cette magie, à cette attraction, s’ajoutait le charme d’une grande révélation sexuelle. Il appartint au maillot noir de Musidora de préparer la France des pères de familles et des insurgés. Cette magnifique bête d’ombre fut donc notre Vénus et notre déesse Raison. », Louis Aragon

À l’occasion de l’introduction de la série d’Olivier Assayas Irma Vep comme nouvelle œuvre au programme de l’enseignement de spécialité de cinéma-audiovisuel en classe de terminale pour l’année scolaire 2024-2025, revenons sur les origines des séries cinématographiques et la création de ce personnage mythique d’Irma Vep par Louis Feuillade en 1915.

Anagramme de « Vampire », Irma Vep est la première création de femme fatale du cinéma français. Vêtue de son collant de soie noire, elle marquera longtemps les esprits, le personnage revenant à plusieurs reprises dans le cinéma muet français, en référence à la série en dix épisodes de Louis Feuillade. Au début de la Première Guerre mondiale, Pathé annonce la production de la série Les Mystères de New York aux Etats-Unis. Le concurrent Gaumont réagit en confiant un projet similaire à Louis Feuillade, l’auteur du serial à succès Fantômas (1913). C’est ainsi que le projet des Vampires est lancé et avec lui, qu’Irma Vep naît.

À l’heure où la série concurrence le cinéma, revenons à son origine, dès le début des années 1910, où l’industrie du cinéma adapte des feuilletons publiés dans la presse afin de fidéliser son public et continuer d’attirer les spectateurs vers la salle. Déjà créé depuis presque vingt ans, le cinéma doit penser à se renouveler, et la création de la série, avec des épisodes diffusés dans les salles de cinéma toutes les semaines, permet de créer un engouement. C’est aussi une construction financière maligne, puisque les spectateurs achètent les journaux pour savoir à l’avance la suite des épisodes avant d’aller les découvrir au cinéma. Un système économique bien pensé par les magnats de la presse aussi détenteurs des grandes maisons de production et d’exploitation cinématographiques.

Sur la novélisation, allez sur notre site découvrir la série en ligne sur notre collection de périodiques espagnols !

 

Irma Vep, la série d’Olivier Assayas

Olivier Assayas n’en est pas à sa première incursion dans la série lorsqu’il se lance pour HBO dans le projet Irma Vep, mini-série de 8 épisodes, renouant avec ses premières amours et son film de 1993 avec Maggie Cheung. Le réalisateur avait déjà fait parler de lui avec la diffusion au festival de Cannes du biopic Carlos, série créée par Canal+ sur la vie du terroriste international Ilich Ramírez Sánchez. Avec Irma Vep,  il interroge ainsi les conditions de création d’une fiction et montre comment le cinéma est lié inextricablement aux circuits industriels. Il rend également un fabuleux hommage aux débuts du cinéma.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

En soumettant ce formulaire, j'accepte que les informations saisies soient utilisées dans le cadre de ma demande et de la relation commerciale qui peut en découler avec l'institut Jean Vigo conformément à la politique de confidentialité du site.