A Nagy füzet

János SZÁSZ, Hongrie, 2013, 1h49

Les Nazis sont entrés en Hongrie et la guerre fait rage dans les grandes villes. Pour l’éviter, une femme dépose ses jumeaux de 13 ans chez leur grand- mère, qu’ils ne connaissent pas, à la campagne. Celle-ci, vieille femme méchante, sale et avare, les admet tout juste chez elle. Les deux enfants, livrés à eux-mêmes, vont apprendre à surmonter le froid, la faim et les cruautés quotidiennes dans un pays dévasté. Afin de se protéger, ils vont rejeter toute morale voire toute valeur et, bien malgré eux, se construire les leurs pour tenter de survivre… Le « grand cahier » est celui dans lequel les deux enfants s’astreignent à rédiger avec la plus grande objectivité possible leurs découvertes et leurs apprentissages.

Publié en 1986, le roman de la Hongroise Agota Kristof (1935-2011) est devenu un classique. Le cinéaste qui s’en empare choisit une approche sage, traditionnelle. Mais ce Grand cahier ne peut, de toute façon, qu’échapper à la convention, tant l’histoire racontée nous bouscule, sans répit. Le réalisateur sait regarder en face la violence, sans en tirer des effets mélodramatiques. Il crée une atmosphère de dureté ordinaire, vidant l’horizon d’espoir pour ne nous laisser que la fatalité du désastre à contempler.

Sc. : János Szász, András Szekér, Tom Abrams d’après l’œuvre d’Agota Kristof ; Image : Christian Berger
Int : László Gyémánt, András Gyémánt, Piroska Molnár, Ulrich Thomsen…