Description de l'évènement
Ta’m-e gilas
Abbas Kiarostami, Iran, 1997, 1 h 39
Le goût de la cerise, pour en parler avec quelque familiarité, est un “road movie” presque comme les autres, sauf qu’il possède la double particularité d’être iranien et philosophique. Quant au trajet accompli par notre héros, M. Badi, il n’est nullement rectiligne ni orienté selon les points cardinaux mais circulaire et périphérique : une lointaine banlieue de Téhéran, aux chemins poussiéreux, aux terres incultes et d’aspect désertique, aux fabriques peu aimables (une cimenterie…) en est le cadre. C’est de plus un “road movie” pour la célébration duquel on a brandi — sans parler de la palme d’or ! — deux noms en apparence peu “compatibles”, ceux d’Omar Khayyam et de Franz Kafka. Mais revenons à M. Badi. Que cherche-t-il au volant de sa voiture en invitant à y monter bien des passants qu’il croise ? Que cherche cet homme encore dans sa belle maturité mais qui a décidé d’en finir avec la vie ? Il cherche celui qui acceptera d’accomplir au-dessus de la fosse creusée par ses soins un geste à la fois dérisoire et capital ! Étrange requête qui finira par aboutir… mais celui qui accepte de la satisfaire est — contradictoirement ? — le chantre des plaisirs, des saveurs, des parfums, de tout ce que la vie nous donne d’incomparable… Ainsi va se déployer un profond et incessant débat, simplement, concrètement, sur la vie, son sens, ses valeurs, qui nous habitera bien après la projection.
Scénario : A. Kiarostami.
Image : Homayun Payvar.
Interprètes : Homayun Ershadi, Abdourahman Bagheri, Afshin KhorshidBakhtiari, Safar Ali Moradi…
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