À Berlin-Est, en octobre 1989, Christiane Kerner, militante communiste dévouée, voit son fils Alex se faire arrêter lors d’une manifestation. Elle fait un infarctus et sombre dans le coma. Elle ne se réveille qu’en été 1990, alors que le Mur de Berlin est tombé. Pour épargner à sa mère tout choc émotionnel qui pourrait lui être fatal, Alex va lui faire croire que rien n’a changé.

À aucun moment, le réalisateur ne donne l’impression de tourner en dérision les idéaux déçus d’une population soudainement passée du côté des démocraties libérales. Le film est le portrait d’une jeunesse, certes débarrassée d’une dictature, mais également confrontée au désarroi suscité par ce que l’intellectuel Francis Fukuyama nomma à l’époque « la fin de l’histoire », actant le triomphe du néolibéralisme, sans autre alternative. La musique de Yann Tiersen prolonge cette impression, donnant à ce printemps de la liberté des couleurs bien plus automnales qu’il n’y paraît, conférant au temps qui passe une dimension réellement proustienne, dans sa manière très soucieuse de documenter des biographies individuelles. (Jeremy Gallet – avoir-alire.com)

WOLFGANG BECKER

INTERPRÈTES : Daniel Brühl, Katrin Sass, Maria Simon…SCÉNARIO : Bernd Lichtenberg, W. Becker
IMAGE : Martin Kukula
MUSIQUE : Yann Tiersen

DÉCORS : Lothar Holler
MONTAGE : Peter R. Adam
PRODUCTION : X-Filme Creative Pool / Westdeutscher Rundfunk / ARTE France
COPIE : Num.
PRIX : César du meilleur film européen…