Description de l'évènement
Jeudi 17 novembre 2022 à 19h
Goat Milk
Dominique Cabrera
France, 2013, 12’ (num.)
Grandir
Dominique Cabrera
France, 2013, 1h33 (num.)
Les films autobiographiques de Dominique Cabrera :
« Certains cinéastes ont la grâce, on leur pardonne un certain laisser-aller. D’autres ont la méthode, on leur pardonne une certaine lourdeur. Ici rien à pardonner, tout à admirer. » Chris Marker
Les mots élogieux de Chris Marker qui, après avoir vu Une poste à La Courneuve en 1994, saluait l’émergence d’une jeune cinéaste engagée dans le champ social. Dès ses premiers essais, Dominique Cabrera a bien cette justesse exemplaire qui nous met au contact de la vie même. Son cinéma se présente comme des plus familiers : nous y entrons immédiatement, happés par la chaleur de sa vision en prise avec le monde. En témoigne Goat Milk, un film où son frère bébé est en danger à sa naissance, il lui faut du lait de chèvre, illico ses parents achètent une chèvre… et Grandir où Dominique Cabrera a filmé les siens pendant une décennie, une famille comme les autres avec ses moments de joies, ses peines et ses secrets.
« En 2010, mon frère Bernard qui vit à Boston s’est marié. Nous trois, ses frères et sœurs, on est venu à son mariage, bien sûr, mais on n’a emmené ni les conjoints ni les enfants, pour des raisons de date, d’économie, je ne sais plus… ainsi nous nous sommes retrouvés en Amérique tous les quatre avec papa et maman comme quand nous étions enfants. C’était très heureux. J’avais apporté une petite caméra pour filmer le mariage et je me suis retrouvée à chroniquer la famille de notre enfance… J’allais appeler ce film Ô heureux jours !, c’était les paroles d’une chanson qu’on avait chantée au mariage… Une famille, une culture familiale, qu’est-ce que c’est ? De quoi c’est fait ? De répétitions, de liens, de transmissions et d’interdits, de souvenirs, de cuisine, de croyance, de violences, de secrets, de temps… Je les aurai finalement filmés pendant sept ans !»
(Dominique Cabrera)
Rencontre avec Dominique Cabrera
Dès son premier court-métrage, J’ai droit à la parole, où l’on voit comment les locataires d’une cité de transit en banlieue parisienne s’organisent, Dominique Cabrera a été reconnue pour le regard original qu’elle sait porter sur la vie sociale.
Pour Dominique Cabrera, pas de frontière entre documentaire et fiction. Elle réalise en ce sens son premier long-métrage, Demain et encore demain, journal d’une cinéaste en proie aux doutes et aux angoisses. En 1996, elle dirige Claude Brasseur dans L’ Autre côté de la mer, film autobiographique, sur le déracinement de la communauté des pied-noirs algériens. En 1999, elle tourne Nadia et les hippopotames, présenté au Festival de Cannes dans la section «Un Certain Regard», ce film a pour contexte les grèves de l’hiver 1995 en France.
Après son cinquième long-métrage Folle embellie, elle revient au documentaire, avec Ranger les photos, puis Goat Milk, et Grandir, sélection ACID Cannes 2013. En 2016, Corniche Kennedy, obtient le Prix Claude Chabrol. L’ Ephebo d’or et le prix d’interprétation pour Lola Créton au festival de Palerme.
« Tout mon travail, dans tous mes films de fiction, mais aussi dans les documentaires, c’est d’ouvrir des espaces où quelque chose de la vie peut s’engouffrer » . DC
Sans nul doute, avec Dominique Cabrera, nous parlerons cinéma, d’une certaine idée de cinéma.
Dominique Cabrera est membre du Collectif 50/50.
Elle présentera les films Goat Milk et Grandir le 17 novembre.
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