Description de l'évènement

Jeudi 27 avril – 19h

Et à 18h, rencontre avec Gaël Lépingle à l’occasion de la sortie de son livre Rita Hayworth aux Éditions de l’œil.

Gilda

Charles VIDOR, USA, 1946, 1h50 – DCP
Int : Rita Hayworth, Glenn Ford, George Macready…

Ballin Mundson, directeur d’un casino, prend sous sa protection un jeune américain, Johnny Farrell, après l’avoir sauvé d’une mort certaine. Ballin, devant s’absenter, confie la direction de son établissement à Johnny. Il revient quelque temps plus tard marié à Gilda, l’ancienne maîtresse de Johnny.

« Les hommes s’endorment avec Gilda et se réveillent, déçus, avec moi », constatait avec amertume Rita Hayworth.
« La beauté de Rita reste le mystère du film, la grande question posée. Une beauté sublime mais fragile, car entre magnétisme animal et artifice fou, il suffit de rien pour basculer dans le ridicule. Par la combinaison des attitudes de l’actrice, des regards posés sur elle, des lumières, des costumes, le film insinue une sensualité indécente – le terme revient tout le temps dans les dialogues -, qui empêche la vie courante et le travail des hommes, comme le dit le policier à la fin. La beauté est sous une forme aussi spectaculaire… elle rature le réel, paralyse toute action, fait remonter les démons d’impuissance et de castration. Si Gilda est bien un des grands films queer des années 1940, c’est aussi en ce sens, par cette outrance érotique proche de la citation ou de la parodie… les signes de séduction s’y exacerbent avec la même artificialité baroque que celle des artistes du travestissement. Qui aiment à reprendre les hochets de l’aliénation pour vérifier, à travers leur réappropriation transgressive, combien leur effet se décuple d’être surinvesti… »
Gaël Lépingle (Rita Hayworth – édit. de l’oeil, 2023)

et à 18h,

Rencontre avec Gaël Lépingle à l’occasion de la sortie de son livre Rita Hayworth aux Éditions de l’œil.

Gaël Lépingle

Venu du documentaire, Gaël Lépingle s’attache à mettre au centre de ses films une France des périphéries anonymes et des villes moyennes, où déambulent des personnages en tension, un pied dans l’idéal, l’autre dans la débrouille.
Il réalise d’abord des films documentaires, diffusés en festivals internationaux (Rotterdam, Viennale, Cinéma du Réel, Jeonju). En 2015, il tourne un moyen métrage entièrement chanté, Une jolie vallée (sorti en salle en avril 2019). Julien (2010) et Seuls les pirates (2018) ont reçu le grand prix de la compétition française au FID Marseille. Après L’Été nucléaire (2020), Des garçons de province est son quatrième long métrage.

Gaël Lépingle écrit également sur le cinéma. Il a publié en 2018 aux éditions Yellow Now une monographie sur Agent X27, le film de Joseph von Sternberg avec Marlene Dietrich et coordonné en 2014 avec Marcos Uzal, Guy Gilles – Un cinéaste au fil du temps sur ce réalisateur trop tôt disparu qui disait que « Les films sont des actes poétiques avant d’être des spectacles. » Enfin, il publie en 2023 aux éditions de l’oeil un livre sur la star hollywoodienne Rita Hayworth.
Il a également mis en scène de nombreux opéras pour choeur coécrits avec Julien Joubert, et plus récemment des opéras du répertoire avec la Fabrique Opéra Val de Loire (Faust en 2019, La Traviata en 2021).