Description de l'évènement

Jeudi 4 mai – 19h

#Vrai Faux Remake

Eve

All about Eve
Joseph L. MANKIEWICZ, USA, 1950, 2h18 – DCP
Int : Bette Davis, Anne Baxter, George Sanders, Marilyn Monroe…

Lors d’une soirée de gala, Eve Harrington, une débutante, reçoit le prix convoité de la meilleure actrice ! Quelques personnes assistant à la cérémonie, qui ont été témoins de cette fulgurante réussite et qui y ont même contribué, se souviennent… Nous saurons (presque) tout sur Eve.

Avec ce film multi-primé, J.L. Mankiewicz nous introduit dans un monde qu’il connaît bien (c’est un grand amateur de théâtre) mais qu’apparemment il aurait voulu fréquenter davantage (il rêvait de travailler à Broadway). Adaptant une nouvelle parue dans un magazine, il écrit une histoire qui suit les destins croisés de deux actrices : l’une, star incontestée mais angoissée par son âge, aussi bien comme actrice que comme femme liée à un homme plus jeune qu’elle ; l’autre, jeune femme apparemment timide et dévouée dont la vraie nature va se révéler peu à peu, montrant dans la vie un immense talent de comédienne qui ne demande qu’à se manifester sur scène. Finalement, ce microcosme, le théâtre, ne serait-il pas un reflet de la société américaine, où l’affrontement des ambitions, la concurrence exacerbée peuvent entraîner des dérives cyniques, où le culte de la jeunesse et de la nouveauté provoque la peur de vieillir… Avec Eve, J.L. Mankiewicz est au sommet de son art : la fluidité du récit, où s’enchaînent les flash-backs sans retour au « présent », la rigueur du découpage, la précision d’une mise en scène servie par une distribution impeccable, d’une magistrale Bette Davis à une jeune Marilyn Monroe, parfaite dans son petit rôle, font de ce film l’un des chefs-d’œuvre de ce grand cinéaste.

Eve a obtenu 14 nominations aux Oscar®, record longtemps inégalé, 6 Oscar® dont ceux du meilleur film, de la mise en scène, du scénario, du second rôle masculin pour George Sanders.

#Vrai Faux Remake

Qu’est-ce qui définit exactement un remake ? Le titre de l’œuvre ? Son respect de la version d’origine ? Ou plutôt d’en garder le cœur du message ? C’est d’abord un film qui ne revendique pas toujours la paternité de l’original. Nulle mention dans le générique de Showgirls du film Eve de Mankiewicz mais, si Paul Verhoeven a qualifié son film de « All About Evil », c’est bien sûr un clin d’œil direct au film de 1950.