Description de l'évènement
Mardi 21 mars – 19h
Hommage à Raymond Borde
60 ans de l’Institut Jean Vigo
En quatrième vitesse
Kiss Me Deadly
Robert ALDRICH
USA, 1955, 1h46 (DCP)
Avec : Ralph Meeker, Maxine Cooper, Albert Dekker…
Mike Hammer est un détective privé cynique, spécialisé dans les affaires de divorce et des magouilles poisseuses. Quand il prend en stop, de nuit, une femme qui finira torturée à mort, Hammer décide de se lancer dans une enquête que la police lui conseille vivement d’éviter…
En quatrième vitesse, est un des sommets du film noir. C’est aussi la description d’un monde absurde baignant dans la terreur du nucléaire. Mais c’est aussi la maîtrise d’un cinéaste qui n’en est qu’à son cinquième film mais qui est déjà capable de donner une inoubliable leçon de cinéma.
Le moindre plan, la moindre séquence est ciselé.e comme un diamant. L’inventivité dont fait preuve Robert Aldrich éclate à chaque instant. Avec un rythme rapide et sans faille le film s’enfonce dans un crescendo d’angoisse vers un final proprement apocalyptique. Le montage est sec, nerveux, et confère au film une violence froide. La photographie grise achève l’instauration d’une vision très désabusée et désenchantée de l’Amérique : En quatrième vitesse nous montre un pays qui fonce dans le mur ou en équilibre instable au bord du précipice. Un film qui se révèle glaçant.
Du film noir Aldrich retient également la morale comme point sombre de l’histoire. Quasiment tout le monde, à de rares exceptions, trahit quelqu’un durant l’action.
Dans une longue analyse dans Les Temps Modernes de mai 1956, Raymond Borde évoque un cinéaste « anticonformiste » et la dimension « amorale » de ses personnages. Jacques Verdier
et à 18 h Présentation du livre Raymond Borde,une autre histoire du cinéma (édit. Privat, 2022) par Natacha Laurent et Christophe Gauthier
HOMMAGE À RAYMOND BORDE
Fondateur de la Cinémathèque de Toulouse
Jean A. Gili, Marcel Oms, Elio Petri et Raymond Borde présentant l’affiche de Confrontation, Le Moyen Age par le cinéma à Perpignan en mars 1975.
Présentation par Natacha Laurent et Christophe Gauthier du livre Raymond Borde, une autre histoire du cinéma (éd. Privat, 2022)
Raymond Borde fut le fondateur et le principal animateur de la Cinémathèque de Toulouse pendant une trentaine d’années. Intellectuel engagé à gauche, membre du Parti communiste français jusqu’en 1958, militant anticolonial, par la suite proche du mouvement surréaliste et d’André Breton, il fut aussi un critique cinématographique qui dès les années 1950 sut se positionner au cœur des enjeux et des polémiques de son temps (à propos du film noir, contre la politique des auteurs et la Nouvelle Vague, etc.), que ce soit aux Temps modernes, à Positif ou plus tard à Midi- Minuit fantastique. Ce livre, le premier consacré à Raymond Borde, entend restituer toute sa richesse et sa complexité au parcours d’un homme qui en s’opposant à Henri Langlois ne fut pas seulement à l’origine de la deuxième cinémathèque de France ; il se veut aussi une contribution à une histoire du patrimoine cinématographique en plein renouvellement.
Christophe Gauthier est archiviste paléographe. De 2006 à 2012, il est conservateur de la Cinémathèque de Toulouse, en charge des collections « film » et « non-film ». Avant d’être élu directeur d’études à l’École nationale des chartes, il a dirigé pendant deux ans le département de l’audiovisuel de la BnF.
Natacha Laurent est maître de conférences à l’Université Toulouse Jean-Jaurès depuis 1998. Historienne du cinéma russe et soviétique, elle a dirigé la Cinémathèque de Toulouse de 2005 à 2015.
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