Description de l'évènement
JEUDI 28 SEPTEMBRE – 19h
#Remake ; L’histoire du cinéma comporte un nombre incalculable de remakes. Mais qu’est-ce qu’un remake ?
À bout portant
[The Killers]
De Don SIEGEL • US • 1964 • 1h33 • DCP
D’après la nouvelle d’Ernest Hemingway
Int : Lee Marvin, Angie Dickinson, John Cassavetes, Ronald Reagan
Deux tueurs à gages surgissent dans un institut pour non voyants pour assassiner un simple employé. Celui-ci n’y oppose aucune résistance. Une fois l’exécution accomplie et malgré la bonne rétribution qui leur est promise, les tueurs décident d’en savoir plus sur l’homme qu’ils viennent d’abattre et son histoire, flairant une bonne affaire…
#REMAKE
L’histoire du cinéma comporte un nombre incalculable de remakes. Mais qu’est-ce qu’un remake ?
Il y a d’abord l’option opportuniste. Un film a eu du succès et fait un nombre conséquent d’entrées. Quelques années plus tard on prend la même recette avec de nouveaux acteurs, un nouveau metteur en scène et l’on essaie à nouveau de toucher le jackpot en mettant tout cela au goût du jour.
Mais il y a également le remake qui correspond à un besoin de donner un point de vu différent, de travailler une autre mise en scène. C’est surtout le cas avec les adaptations littéraires comme cela est le cas ici pour cette courte nouvelle d’Ernest Hemingway, The Killers. Elle sera adaptée trois fois au cinéma. Une seule fois dans sa durée courte par la cinéaste russe Andreï Tarkovsky en 1956 qui en fera son film de fin d’étude, et deux fois en long-métrages par Robert Siodmak en 1946 et par Don Siegel en 1964. Si les deux films se servent de la nouvelle d’Hemingway pour la scène d’ouverture, Don Siegel, dans son remake adopte un point de vu sur l’histoire et un style à l’opposé de celui de Siodmak. Dans la première version les fameux tueurs disparaissent dès la fin de la séquence d’ouverture pour être remplacé par un agent d’assurance qui mènera l’enquête. Chez Siegel, se sont les tueurs eux-mêmes qui se font enquêteurs. Si stylistiquement le film de Siodmak se fond parfaitement dans ce que l’on va appeler « le film noir » (il en sera même un des films phares), Don Siegel va en faire un film « pop » aux couleurs éclatantes, remplaçant la brune sophistiquée Ava Gardner par la blonde aux allures modernes Angie Dickinson, l’athlétique Burt Lancaster par l’intellectuel John Cassavetes et donner toute sa place à un des deux tueurs, Lee Marvin, au charisme impressionnant.
Jacques Verdier
Cycle en partenariat avec Occitanie Livre et Lecture
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