Les mardi 13 et jeudi 15 juin, l’Institut Jean Vigo propose de revenir sur le cinéma d’Akira Kurosawa.
Mardi 13 juin à 19h10
Jeudi 15 juin à 19h10
Akira Kurosawa
Dernier d’une famille de sept enfants et descendant d’une lignée de Samouraï, Akira Kusosawa opte d’abord pour un cursus artistique en étudiant la peinture à l’Académie des beaux-arts Dushuka. Alors qu’il envisage de continuer dans cette voie, ses besoins pécuniaires l’incitent à tenter le concours d’entrée aux studios de la Compagnie Toho où il est engagé comme apprenti réalisateur. Il commence à écrire quelques scénarios et assiste notamment Kajiro Yamamoto dans Le Cheval (1940), qu’il gardera comme modèle tout au long de sa carrière.
En pleine guerre, Akira Kurosawa passe derrière la caméra pour son premier long métrage, La Légende du Grand Judo (1943), évocation des arts martiaux traditionnels. Préoccupé par la situation de son pays, Kurosawa tourne deux chroniques sociales qui attirent l’attention de la critique pour leurs exceptionnelles qualités techniques: Je ne regrette rien de ma jeunesse (1946) et Un merveilleux dimanche (1947), tournés dans le Tokyo de l’après-guerre. A partir de 1948, Akira Kurosawa va de chefs-d’oeuvre en chef d’oeuvre. L’Ange ivre marque le début de sa collaboration avec l’acteur-vedette Toshiro Mifune, habitué des rôles de méchant, qui incarne deux ans plus tard le rôle du bandit Tojomaru dans Rashomon (1950). En créant sa propre société de production, le réalisateur tourne le dos au cinéma des studios qu’il juge trop conventionnel et ne compte plus que sur lui. En mal de repères dans le chaos de l’après-guerre, le souci humaniste qui irrigue ses films l’oblige à remettre en cause les valeurs qui gouvernent la société japonaise. C’est le cas avec Rashomon, qui s’oppose en quelque sorte au mythe de l’empereur unique détenteur la vérité et développe la thèse de la multiplicité des chemins possibles pour y arriver. Auteur de plusieurs films marqués du sceau “néo-réaliste” sur le Japon contemporain, c’est néanmoins grâce à ses films historiques que Kurosawa attire sur lui le regard d’un occident qui ignore tout du cinéma japonais et se gave de ses adaptations de grands classiques: L’Idiot (1950), d’après le roman de Dostoïevski; Le Château de l’araignée (1956), transposition du Macbeth de Shakespeare; Les Bas-Fonds, tiré d’une pièce de théâtre de Maxime Gorki. Mu par une propension à doter ses personnages des vertus de l’héroïsme, Kurosawa offre au Japon le film le plus connu de son histoire, Les Sept samouraïs (1954). Après Barberousse (1965), le cinéaste est tenté par les sollicitations d’Hollywood; mais il se contente de l’écriture de plusieurs scénarios qu’il ne portera jamais lui-même à l’écran. En 1970, l’échec commercial Dodes’kaden plonge le réalisateur dans une profonde dépression. Cinq ans plus tard, c’est le splendide Dersou Ouzala (1975), histoire d’amitié entre un jeune explorateur russe et un vieux trappeur dans les immensités de la taïga soviétique. S’il tourne moins, Kurosawa est désormais au sommet de son art. Ran (1985), requiert près de six mois de tournage et un budget faramineux pour une adaptation du Roi Lear de Shakespeare. Enfin, sort en 1993 un de ses films les plus originaux en forme de testament philosophique; également l’un des préférés de l’artiste lui-même: Madadayo, portrait d’un vieux maître au crépuscule de sa vie.
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