N°59/60 ⎜Février 1994 ⎜Epuisé, consultable à l’Institut Jean Vigo
De la sortie des Usines Lumière à Lyon (1895) à Un, deux, trois, soleil (1993), la banlieue interpelle le cinéma français, mais les représentations qu’il en propose trahissent souvent son embarras à décrire ces prolongements confus de la ville.
Elle se définit parfois comme le lieu de travail et de vie de populations modestes, mais elle se confond alors avec le quartier populaire. Il lui arrive de proposer aux citadins distraction, délassement et retour à la nature, mais, dans ce cas, la banlieue se dilue dans la campagne.
La banlieue cinématographique est avant tout un univers désolé, médiocre refuge pour des héros tourmentés par le mal vivre, tel Jean Gabin dans Le jour se lève ou Depardieu et Dewaere dans Les valseuses. Ce sont aussi la zone et les grands ensembles, univers de la violence ordinaire qui frappe surtout les adolescents comme ceux de Dans les rues ou De bruit et de fureur.
Ce n° des CAHIERS DE LA CINEMATHEQUE propose un bilan des rapport du cinéma français et de la banlieue, analyse quelques films banlieusards connus et moins connus, s’interroge sur la place importante de la banlieue dans l’oeuvre de Carné, Blier, Rohmer, évoque aussi ses représentations produites par la télévision, et la diffusion cinématographique en banlieue aujourd’hui…