Originaires de Lourdes, les frères Larrieu, dont « l’idée a toujours été de filmer des corps dans le paysage ou des corps comme des paysages », choisissent régulièrement des massifs montagneux comme cadre de leurs films, les reliefs accidentés semblant propices aux fractures dans les rapports humains et aux ruptures de ton dans la narration.
Leurs Pyrénées natales, pour les films au programme du Festival (La Brèche de Roland, Un homme, un vrai, Le Voyage aux Pyrénées), et, à la limite, pour le transfrontalier Les derniers jours du monde (2009), les Alpes pour Peindre ou faire l’amour (2005), dont le titre donne deux grandes orientations de leur travail, une création artistique qui accorde beaucoup d’importance à la vie sexuelle des personnages, et L’amour est un crime parfait (2013). Enfin, des reliefs plus modestes pour le premier et le dernier, à ce jour de leurs films : Fin d’été et 21 nuits avec Pattie.
Originaire de L’Hospitalet de Llobregat, Marc Recha est un cinéaste autodidacte précoce. Il commence à filmer dès l’âge de 11 ans, avec une caméra super 8, à 17 ans il tourne des courts-métrages en 35 mm. Il complète sa formation en travaillant avec Marcel Hanoun, en France, et en fréquentant diverses cinémathèques… À 21 ans il dirige son premier long-métrage, et son seul film en castillan, Le ciel monte, d’après Eugenio d’Ors. Suivront notamment L’arbre aux cerises, primé à Locarno, (avec lequel il mettait en place une méthode de travail : réunir une équipe dans un lieu isolé et se nourrir des aléas du tournage pour enrichir un scénario en constante évolution), Pau et son frère (2001), présenté en compétition à Cannes, avec un réel succès, Les mains vides (2003), tourné essentiellement en France, Jours d’août (2007), où il joue au côté de son frère David, Un jour parfait pour voler (2015). Parallèlement à son activité de cinéaste, Marc Recha donne des cours, en particulier de scénario, dans diverses Universités.
C’est en France que le Catalan Sergi López a fait ses débuts au cinéma dans La petite amie d’Antonio (1992), réalisé par Manuel Poirier avec qui il entamait une collaboration amicale et fructueuse, 10 films dont Western (1997) qui leur apportera une certaine notoriété. Depuis, il n’arrête pas de tourner, en français, en catalan, en castillan et même en anglais, ce qui ne l’empêche pas de remonter sur les planches, lui qui a débuté au théâtre… S’il a d’abord joué des personnages sympathiques, parfois maladroits, sa palette s’est vite enrichie et on a pu le voir dans un rôle inquiétant qui lui a valu un César (Harry, un ami qui vous veut du bien, Dominik Moll, 2000). Il est tout aussi crédible en trafiquant sans scrupule (Dirty Pretty Things, Stephen Frears, 2002), en militaire sadique (Le Labyrinthe de Pan, Guillermo Del Toro, 2006), qu’en père de famille attentionné (Un jour parfait pour voler, Marc Recha, 2015).
Autodidacte, Manuel Poirier a exercé différents petits métiers avant de trouver sa voie dans la réalisation. Ses films dépeignent la réalité sociale et les relations humaines des classes sociales modestes. Son cinéma humaniste [La petite amie d’Antonio (1992), … à la campagne (1995), Marion (1996), Chemins de traverse (2003), Le café du pont (2010)…] fréquente davantage la campagne que les villes et se nourrit de la fidélité de ses acteurs, dont Sergi López, Sacha Bourdo ou Serge Riaboukine. Son film le plus connu, l’épopée bretonne à petit budget Western, a remporté un franc succès auprès du public français en 1997.
Né en Espagne, Toulousain d’adoption, le guitariste Bernardo Sandoval, grand spécialiste du flamenco, se montre surtout ouvert à tous les types de musique, qu’il est toujours prêt à métisser en compagnie d’amis musiciens venus d’autres horizons. Son travail pour le cinéma témoigne aussi de l’importance qu’il accorde aux rapports humains, par les thèmes des films et par la répétition des collaborations avec Manuel Poirier, Mehdi Charef et Jean- Henri Meunier. Il a obtenu le César de la meilleure musique pour la bande originale de Western (M. Poirier, 1997).
Né à Barcelone en 1976, Mauro Herce suit une formation d’ingénieur et des études d’art avant d’intégrer l’Escuela internacional de cine y TV de San Antonio de los Baños (Cuba) puis l’École nationale supérieure Louis-Lumière de Paris. Il débute sa carrière comme directeur de la photographie et scénariste sur des films comme Ocaso (2010),
Arraianos (2012), A puerta fria (2012), El quinto evangelio de Gaspar Hauser (2013) et Slimane (2013). Dead Slow Ahead (2015), son premier longmétrage en tant que réalisateur, a reçu le Prix spécial du Jury au Festival de Locarno 2015.
Arrivé en France au début des années 90, Sacha Bourdo décroche un premier rôle dans Western (1997) de Manuel Poirier, qui lui vaut une nomination aux César. Depuis, il multiplie les apparitions à l’écran dans des rôles très divers, régulièrement sollicité par des réalisateurs qui l’apprécient : Manuel Poirier [Les femmes… ou les enfants d’abord (2002), Le café du pont (2010)], Michel Gondry [La science des rêves (2006), Soyez sympa, rembobinez (2008), L’écume des jours (2013)], Djamel Bensalah [Le Raid (2002), Beur sur la ville (2011)]…
D’abord éditeur ZDF de 1987 à 1996, puis producteur et réalisateur de documentaires, Jürgen Hansen a traité une grande variété de sujets : société, culture, découverte, nature, voyage, histoire, politique, science… Quelques
exemples : Les sans-abri du métro de New York (1999), L’héroïne afghane de la route de la soie (2001), Viser l’Amérique latine (2003), Andorre – Un pays dans l’abri des Pyrénées (2005)… Depuis quelques années, il s’est beaucoup intéressé à l’aventure spatiale : Rencontre dans l’espace -3D (2012), Gravité Zéro (2015), Thomas Pesquet — L’étoffe d’un héros (2016), Thomas Pesquet- Mission Proxima (2017).
Après avoir étudié le cinéma à l’INSAS de Bruxelles, Jean- Jacques Andrien tourne plusieurs courts-métrages dont certains ont été présentés à Cannes. Son premier long-métrage, Le fils d’Amr est mort (1974) est primé à Locarno et sélectionné dans de nombreux festivals. Sa fiction Le grand paysage d’Alexis Droeven (1981), sur la situation agricole belge, a fait dire qu’il était « le premier véritable cinéaste wallon ». Il reviendra sur ce sujet près de 20 ans plus tard avec Il a plu sur le grand paysage (2012). Jean-Jacques Andrien est également le producteur des premiers films de Lucas Belvaux et Yasmine Kassari.
Diplômée de l’IDHEC en réalisation-prise de vues, Maggie Perlado débute sa carrière dans le cinéma en tant qu’assistante-opérateur en 1979. À partir de 1988 elle entame une carrière de scripte avec Monsieur Hire, de Patrice Leconte. Celui-ci établira avec elle une collaboration très fructueuse sur une dizaine de ses films dont Tango (1991), Ridicule (1995). Parallèlement elle devient la scripte de la réalisatrice Anne Fontaine sur quatre de ses films de Nettoyage à sec (1997) à Entre ses mains (2004). En 2001 Pierre Jolivet l’engage pour son film Le Frère du guerrier. Dès lors, elle travaille régulièrement sur ses films., En contrepoint tout au long de ces années elle assurera la réalisation et l’image de documentaires vidéo et 16 mm.
Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, chef opérateur depuis 1981, Émile Ghigo, tout en faisant preuve d’un réel éclectisme, a collaboré de manière régulière avec des réalisateurs comme Bertrand Tavernier, [L’Appât (1995), Laissez passer (2002), Quai d’Orsay (2013)], Pierre Jolivet [Le Frère du guerrier (2002), Filles uniques (2003), Je crois que je l’aime (2007), Mains armées (2012), Jamais de la vie (2015)] et Jean- François Richet [L’Instinct de mort et L’ennemi public n°1 (2008), Un moment d’égarement (2015)]. Ses travaux lui ont valu plusieurs nominations aux César et des prix dans divers festivals, notamment un Prix de la Commission supérieure technique à Cannes pour Mazzeppa (Bartabas, 1992).
Technicien, accessoiriste et décorateur, il a notamment travaillé sur les films de Jacques Perrin
et Jacques Cluzaud Le peuple migrateur, 2001 (chef déco de la séquence cigogne, logistique des tournages…), Océans, 2009 (assemblage et mise au point de la tête stabilisatrice “Téthys”…), Les Saisons, 2016 (décor, recherche de plantes…).
Professeur émérite d’esthétique du film à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, auteur, entre autres, de L’Invention de la scène américaine (L’Harmattan), et a également dirigé les ouvrages collectifs Les Paysages du cinéma et L’Arbre dans le paysage (Champ Vallon).
Professeur de géographie à l’Université de Perpignan Via Domitia, auteur notamment de Lire et analyser la transformation post-socialiste dans les territoires ruraux d’Allemagne orientale (Mémoire de HDR), co-auteur de
l’article Le Languedoc-Roussillon, in Giblin B. (éd.), Géopolitique des régions françaises (Fayard) et co-directeur d’ouvrages collectifs Agriculture et ruralité en Europe centrale (éd. Aux Lieux d’Etre)…