Collège au cinéma propose aux élèves, de la classe de sixième à celle de troisième, de découvrir des œuvres cinématographiques lors de projections organisées spécialement à leur intention dans les salles de cinéma et de se constituer ainsi, grâce au travail pédagogique d’accompagnement conduit par les enseignants et les partenaires culturels, les bases d’une culture cinématographique.
Dans les Pyrénées-Orientales, l’action est coordonnée par l’association Cinémaginaire. L’Institut Jean-Vigo a en charge les collèges de Perpignan, l’association Cinémaginaire ceux du reste du département.
La formation des enseignants aura lieu les 6 et 7 novembre au cinéma Le Vautier d’Elne 2024.
-Premier trimestre :
4e/3e
FRANKENSTEIN de James Whale -USA – 1931 – 1h 11 – VO st. fr
Un jeune savant, Henry Frankenstein, vit dans l’obsession de donner artificiellement la vie. Accompagné de Fritz, son serviteur bossu, il vole des cadavres dans un cimetière et assemble différents membres pour faire un seul corps. Fritz lui procure le cerveau du cadavre d’un assassin. Sous les yeux de quelques-uns de ses proches, Frankenstein donne vie à sa créature. Mais celle-ci ne tarde pas à commettre des crimes.
Un savant assemble des morceaux de cadavres pour donner vie à une créature. Problème : le cerveau est celui d’un assassin, et l’expérience tourne au cauchemar. Cimetière bancal, ruines lugubres, James Whale interprète dans une vision gothique le conte de Mary Shelley. Un joyau d’horreur romantique, et, grâce à Boris Karloff fascinant d’ambiguïté sous son maquillage, la naissance d’un mythe aux multiples descendances.
Autour du film : https://www.cnc.fr/cinema/education-a-l-image/college-au-cinema/dossiers-pedagogiques/dossiers-maitre/frankenstein-de-james-whale_222890
-Second trimestre
4e/3e
FANTASTIC MISTER FOX de Wes Andersen – USA – 2009 – 1h28
Mr Fox est le plus rusé des voleurs de poules. Une fois marié, son épouse Felicity lui demande de mettre fin à ses activités incompatibles avec la vie d’un honorable père de famille. La mort dans l’âme, il se fait alors engager comme éditorialiste dans un journal local où il s’ennuie terriblement. Quand son fils Ash a 12 ans, Mr Fox part s’installer en famille à la campagne à proximité d’élevages de volailles détenus par trois ignobles fermiers : le gros Boggis, Bunce le petit et Bean le maigre. La tentation est trop forte : Mr Fox reprend ses anciennes activités et s’attire les foudres des trois fermiers. Il doit appeler à la rescousse tous les animaux de la région pour protéger sa famille et son territoire.
Bourré de péripéties extravagantes, Fantastic Mr. Fox est un trépidant film d’aventures tout public, qui évoque aussi bien les meilleurs faits d’armes de Wallace et Gromit que, Clooney oblige, Ocean’s Eleven et ses suites. Car Mr. Fox a plus d’un tour dans son sac pour organiser une rébellion orwellienne ou récupérer un neveu kidnappé chez les humains. Les situations sont drôles et spectaculaires, constamment inventives (à l’image des règles improbables du whackbat, le base-ball animalier local). Elles sont servies par un trait « ligne claire », qui excelle à mettre en valeur des amours de décors. Et la musique ludique d’Alexandre Desplat – hommage à Ennio Morricone compris – dynamise l’ensemble. Pas un temps mort, pas une faute de goût. Les adorateurs des précédents Wes Anderson retrouveront aussi sa réflexion élégiaque sur la transmission : si je sais à peine quel homme ou renard je suis, comment être père ? Et si le père doute ainsi, comment être son fils ? Nos poupées à fausse fourrure sont bien les cousins de La Famille Tenenbaum, des héros explorateurs de La Vie aquatique, ou des frères orphelins du… Darjeeling limited.(…)
Autour du film : https://transmettrelecinema.com/film/fantastic-mr-fox/#mise-en-scene
-Second trimestre
4e/3e
Court-Métrage « Papillon » de F. Miailhe – Fr – 2023 – 14 min
Dans la mer, un homme nage. Au fur et à mesure de sa progression, les souvenirs remontent à la surface. De sa petite enfance à sa vie d’homme, tous ses souvenirs sont liés à l’eau. Certains sont heureux, d’autres glorieux, d’autres traumatiques. Cette histoire sera celle de sa dernière nage. Elle nous mènera de la source à la rivière – des eaux des bassins de l’enfance à ceux des piscines – d’un pays d’Afrique du Nord aux rivages de la Méditerranée – des stades olympiques aux bassins de rétention d’eau – des camps de concentration aux plages rêvées de La Réunion. L’homme finira par disparaître dans le bleu infini de la mer.
INTERDIT AUX CHIENS ET AUX ITALIENS d’Alain Ughetto – France-Italie-Suisse – 2022 – 1h10
Début du XXe siècle, dans le nord de l’Italie, à Ughettera, berceau de la famille Ughetto. La vie dans cette région étant devenue très difficile, les Ughetto rêvent de tout recommencer à l’étranger. Selon la légende, Luigi Ughetto traverse alors les Alpes et entame une nouvelle vie en France, changeant à jamais le destin de sa famille tant aimée. Son petit-fils retrace ici leur histoire.
On traverse avec la voix d’Ariane Ascaride, la grand-mère, et la voix chaude du réalisateur, des années d’histoire, de souffrance, de joie, de racisme, de travail, d’espoir… Un film qui prend au cœur, qui tend la main à l’histoire, aux êtres, aux choses et aux émotions de nos vies, qui s’adresse aux petits-enfants en nous et rend hommage à tous nos grands-parents, avec la plus grande des douceurs et des humilités, tant dans la technique d’animation (un brocoli pour un arbre, du carton pour les maisons) que dans la narration portée par Alain Ughetto, petit-fils aimant et réalisateur délicat.
Autour du film : https://www.gebekafilms.com/fiches-films/interdit-aux-chiens-et-aux-italiens/
6e/5e
SPARTACUS ET CASSANDRA d’Ioanis Nuguet – Fr – 2014 – 1h20
Spartacus, jeune Rom de 13 ans et sa soeur Cassandra, 10 ans sont recueillis dans le chapiteau-squat de Camille, une drôle de fée trapéziste qui prend soin d’eux, leur offre un toit et leur montre le chemin de l’école. Mais le cœur des enfants est déchiré entre l’avenir qui s’offre à eux… Et leurs parents qui vivent encore dans la rue.
Ioanis Nuguet a passé trois ans auprès des Roms de Seine-Saint-Denis. A la froide observation de leur vie, le jeune cinéaste préfère un film documentaire à “hauteur d’enfants”, constitué de la somme de leurs regards, sentiments, pensées… Son cinéma direct en plans séquences s’ouvre à la fantaisie, à la musique, au Super 8, aux photos et animations, libre comme le slam de Spartacus. L’histoire de deux enfants qui, au bout de l’engrenage judiciaire, comprennent qu’à défaut de pouvoir sauver leurs parents, ils peuvent décider de se sauver eux-mêmes. Cruel dilemme pour ces petits héros dignes des frères Grimm, qui vont apprendre ce qu’il en coûte de prendre leur destin en main, et d’abandonner leurs parents au bord du chemin… Ioanis Nuguet compose avec empathie un « conte documentaire » à la fois tendre et rude, réaliste et poétique. Où dépassant la fonction de sujets-témoins de l’enfance rom, Spartacus et Cassandra nous offrent la possibilité d’expérimenter l’absolue singularité de leur vie. Et de devenir les témoins de leur combat pour trouver une place dans ce monde qui souvent les rejette, pour rompre avec cette fatalité qui voudrait qu’ils n’aient d’autre existence que celle qu’on leur réserve, à la lisière de la société. Etre enfant, comme leur dit Camille, c’est continuer de rêver à une vie meilleure.
-Troisième trimestre
4e/3e
YULI d’Iciar Bollain – Espagne – 2018 – 1h25
L’incroyable destin de Carlos Acosta, danseur étoile, des rues de Cuba au Royal Ballet de Londres.
À Cuba, en 1982, Carlos vit avec ses parents et ses deux grandes sœurs dans une famille pauvre de la capitale, La Havane. Son père Pedro, camionneur et descendant d’esclaves, le surnomme « Yuli », qui signifie « guerrier ». À 9 ans, le jeune garçon est le roi des compétitions de rue de breakdance. Inquiet pour son avenir, Pedro l’envoie à l’École nationale de ballet de Cuba, prestigieuse et gratuite.
Pour ce film biographique (ou biopic en anglais), Carlos Acosta a accepté de jouer son propre rôle pour les séquences mettant en scène son personnage aujourd’hui. La grande originalité du récit réside dans plusieurs couches temporelles entre les retours en arrière (ou flash-backs) dans l’enfance de Yuli et les scènes chorégraphiées par Carlos adulte. Ces voyages dans le temps sont effectués grâce au montage, qui s’appuie sur des effets de répétition (notamment de mouvements) entre le passé et le présent. Ainsi, au tout début du film, le fantôme de Pedro surgit du passé et s’avance au milieu de danseurs répétant pour Carlos Acosta adulte. Cette mystérieuse intrusion annonce la scène suivante, située dans l’enfance du danseur, au cours de laquelle son père vient l’arracher à la rue alors que Yuli danse au milieu d’autres garçons. Autre exemple, avec une image du passé qui introduit un tableau de la chorégraphie : lors de la visite de la plantation Acosta, une accolade entre Pedro et Yuli esquissée dans le passé se conclut dans le présent entre Carlos, incarnant son propre père, et un jeune danseur de sa troupe jouant Yuli. La transposition par la danse d’épisodes de sa vie permet à Acosta devenu chorégraphe de rejouer des souvenirs, des émotions de son enfance et de sa jeunesse, et de dépasser certains traumatismes.
Autour du film : https://www.cnc.fr/documents/36995/151774/FE_Yuli_web5.pdf/df194084-8472-e092-0d8f-c58a078a2e26?t=1721309784198
6e/5e
LITTLE MISS SUNSHINE de J. Dayton et V. Faris – USA – 2006 – 1h41
Du haut de ses sept ans, la jeune Olive ne rêve que d’une chose : devenir la prochaine reine de beauté. Lorsqu’elle décroche une invitation pour participer au prestigieux concours de Little Miss Sunshine en Californie, c’est toute la famille qui décide de s’envoler avec elle. Unis par leur folie, les membres de la famille vont vivre un road-trip farfelu sur les grandes routes californiennes. C’est le début d’une incroyable aventure humaine pour les Hoover !
En apparence, Little Miss Sunshine ressemble à un drame. L’oncle, Franck, subit une forte dépression et se remet peu à peu d’une tentative de suicide ; Richard, le père de famille, déborde quant à lui d’ambition mais ne parvient pas à vendre son projet « Parcours vers le succès en neuf étapes » ; Dwayne, le frère aîné, a fait vœu de silence jusqu’à son entrée à l’Air Force Academy ; quant à la jeune Olive, elle rêve de devenir une petite miss malgré son physique non conforme à celui d’un modèle. Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, le duo de réalisateurs a choisi de tourner en dérision le caractère dramatique de cette œuvre. Avec une pointe de sarcasme et beaucoup d’humour, nous suivons avec bonheur les incroyables aventures des Hoover. À bord de son van jaune canari, la petite famille hors du commun va vivre des aventures rocambolesques aussi insolites les unes que les autres !
Autour du film : https://anglais-pedagogie.web.ac-grenoble.fr/content/little-miss-sunshine