L’institut Jean Vigo collecte, conserve et numérise les films amateurs, constituant une véritable mémoire du territoire

Une grande partie est mise en ligne sur le site dédié memoirefilmiquedusud.eu

APPEL À COLLECTE

C’est en s’inscrivant au cœur de l’appel à collecte de films lancé par la Fédération Internationale des Archives du Film (FIAF) en 2008 que l’Institut Jean Vigo décide de donner vie à une mémoire filmique régionale. Le partenariat noué alors avec la Cinémathèque de Toulouse se propose de collecter, archiver et diffuser des images locales, véritables témoins de notre Histoire, nos traditions et nos cultures. De cette volonté est né et grandit le projet Mémoire Filmique Pyrénées-Méditerranée.
En 2014, grâce au soutien de l’Eurorégion, la Filmoteca de Catalunya et l’Arxiu del So i de la imatge de Majorque ont rejoint cette plateforme pour l’enrichir de documents audiovisuels de premier ordre dans la valorisation, par les images, de la Catalogne et des Baléares.

VALORISATION D’UN PATRIMOINE RÉGIONAL

Ce travail de valorisation d’un patrimoine régional avance de jour en jour grâce à vos dons. Chaque image, qu’elle provienne de films amateurs, professionnels ou institutionnels, est minutieusement nettoyée, réparée et numérisée avant d’être intégrée au projet. Le film sur pellicule peut vivre particulièrement longtemps s’il a accès à un traitement adapté et à des conditions de conservation optimales. C’est donc ce que le projet Mémoire Filmique Pyrénées-Méditerranée offre à ces images régionales trop souvent victimes de l’humidité ou des variations de températures, principaux facteurs de détérioration.

DES IMAGES PASSÉES

Travaillant ainsi à la sauvegarde des images qui ont égayé le quotidien des dernières décennies de la région Languedoc-Roussillon, l’Institut Jean Vigo possède, à ce jour dans ses collections, plus de 150 films numérisés. Tramway dans les rues d’un Perpignan des années 1930, carnaval des années 1940 mais aussi plages régionales non-bétonnées, joutes sétoises, féria de Nîmes, manifestation à Saint Laurent de Cerdans, paysages languedociens divers, les souvenirs sont nombreux et ne demandent qu’à être transmis aux générations actuelles et futures.

Mémoire Filmique Pyrénées-Méditerranée permet donc de donner une nouvelle vie à des images régionales, à vos images régionales et propose un voyage rétrospectif au cœur d’un territoire.

Mémoire Mémoire Filmique Pyrénées-Méditerranée est soutenu par l’Europe, le Ministère de la Culture, la Région Languedoc-Roussillon, la Région Midi-Pyrénées, le Conseil Général des Pyrénées-Orientales, la fondation Banque Populaire du Sud, la Generalitat de Catalunya et le Consell de Mallorca.

Mémoirefilmiquedusud.eu

VALORISATION

Outre le site memoirefilmiquedusud.eu, la cinémathèque travaille à la mise en valeur constante de ses images :

Les résidences d’artistes soutenues par la DRAC Occitanie, invitent un artiste par an à composer un film à partir de notre fonds Mémoire Filmique.

Des séances spéciales sont régulièrement organisées  et sont accompagnées de discussions autour de l’archive, de la numérisation et du patrimoine audiovisuel. Voir ou revoir les images et traditions passées recèle une force émotionnelle, personnelle et fédératrice que les publics, toujours plus nombreux, soulignent lors de ces projections publiques.

La consultation et la vente d’images : l’intérêt historique, sociologique et patrimonial de notre collection nous amène à collaborer régulièrement avec les collectivités, documentaristes, chercheurs, chaînes de télé…

Plusieurs publications sont nées de ce fonds, et une collection éditoriale a vue le jour en 2017 en collaboration avec les éditions Tabucaire.

Résidences d’artistes

Depuis 2015, l’Institut Jean Vigo, avec le soutien de la DRAC Occitanie accueille un artiste autour d’un projet sur l’archive. Il s’agit de permettre à un artiste de travailler sur notre fonds Mémoire Filmique, d’apporter un point de vue artistique sur ces films récupérés dans le cadre de l’appel « Ne jetez pas vos films » et de partager ce travail avec le public de Perpignan et de la région lors de temps de rencontres et de restitutions.

Le cinéma et l’archive entretiennent des liens étroits et enrichissants. De nombreux cinéastes travaillent cette archive comme une matière vivante et la réinvente. Cette pratique ne concerne pas seulement des cinéastes mais déborde sur les arts visuels où de nombreux artistes utilisent les films amateurs pour des montages, films ou installations.

Beaucoup de cinémathèques ou de Pôle images ont initié ce travail de valorisation des archives en donnant la possibilité à un artiste de créer, détourner, remonter à partir d’une commande. Des cinéastes et artistes utilisent l’archive comme matière pour leur création : Arnaud des Pallières (Diane Wellington, Poussières d’Amérique), Henri-François Imbert (No pasaran, album souvenir).

Le film réalisé par le résident valorise notre fonds de films amateurs par la production d’une œuvre nouvelle permettant de réinterroger ces images dans le contexte actuel. L’œuvre réalisée permet aussi un contexte de diffusion plus large, dans la salle de cinéma et au-delà, les films pouvant ensuite circuler dans d’autres cinémathèques, notamment celles membres du réseau INEDITS (Cinémathèque de Bretagne, MIRA en Alsace, CICLIC en Région Centre)
dans des festivals, des colloques, des musées. Dans le cadre de la résidence, le lauréat s’engage à accompagner une restitution dans notre salle de cinéma, et une séance scolaire, à l’Institut ou en classe. Cela a été récemment le cas pour notre dernière résidente Claire Ledru qui s’est rendue au Lycée Bonsecours de Perpignan pour une rencontre avec les élèves de l’Option Cinéma et Audiovisuel, afin de participer à une restitution publique lors d’une soirée en hommage aux déposants de l’Institut.

Lise Fisher, 2015

Lumières fossiles
Lise Fisher, 2015

Dans les Pyrénées-Orientales, Jacqueline, 85 ans, retrouve les sentiers qui mènent au Pic du Canigou. Dans cette marche solitaire, elle observe, éprouve et se souvient… Apparaissent sur son corps les images d’un temps passé, un temps où l’ascension du Mont était une tradition familiale. Elle est témoin d’une mémoire qui peu à peu semble infuser la montagne…

L’artiste mêle ainsi des images familiales récemment découvertes, des images issues de la collection Mémoire Filmique du Sud et des images produites par l’installation d’un dispositif original de projections sur la roche.

Etienne Noiseau, 2017

Disparitions, Pêche à l’art, Oublis
Etienne Noiseau, 2017

Étienne Noiseau (Beau Bruit), a réalisé 3 courts métrages  à partir du fonds d’images amateurs. « Ce sont des images anciennes de la vie quotidienne, des scènes de famille, de voyages, de vacances. Elles existent grâce à des passionnés de prises de vue, qui voulaient arrêter la course du temps et garder la trace d’un moment fugace, d’un paysage familier, d’un enfant qui pousse, d’un aïeul qui vieillit, d’un quotidien qui aurait demain déjà changé. Quelques tours de manivelle, un déclic et, au bout de la course du ressort, la vie mise en boîte pour l’éternité… ou presque (si ce n’était la fragilité de la pellicule, que la numérisation par l’institut Jean Vigo est venue secourir).

Aujourd’hui ces images portent la mémoire de ces gens et de leur entourage, mais aussi de notre région, de ses paysages et de ses vies d’hier. Filmer augmente notre capacité à nous souvenir, du moins en principe, mais ces images ne racontent qu’une partie de l’histoire. Muettes par défaut, il leur manque tout le reste : aux visages il manque la voix, aux scènes de fête la musique et les chants, ainsi que tous les bruits ambiants, sans oublier le cliquetis mécanique omniprésent de ces petites caméras amateures qui n’étaient pas discrètes.

J’ai rencontré des donateurs – les filmeurs ou leurs descendant·e·s – dans l’idée de retrouver le son perdu de ces films. Les personnes ont tenté de décrire les ambiances propres à leurs images et tout leur contexte. Elles ont bataillé avec la défaillance de la mémoire. Il en résulte une série de courts-métrages audio/visuels qui sont des points de vue personnels sur ce qui disparaît et ce qui reste. »

1. Disparitions (6’18) vimeo.com/250890422
2. Pêche à l’art (5’40) vimeo.com/253397894
3. Oublis (5’54) vimeo.com/252214901

Catalina Rodriguez, 2018

Chez nous
Catalina Rodriguez, 2018

L’artiste plasticienne Catalina Rodriguez a été invitée, tout au long de l’année 2018 à se plonger dans les collections de films amateurs collectés par l’Institut Jean Vigo.

Comme elle le dit elle-même, « le résident a pour mission de rapprocher le film et l’institution au monde de l’Art contemporain, et se jouer des barrières séparatistes entre Art et Cinéma afin de s’ouvrir à un monde de recherche et d’expérimentation qui sera partagé avec les spectateurs. »

Catalina cite Laurence Allard : «Le film de famille et le film personnel ont la particularité commune d’être compris et correctement interprétés uniquement à l’intérieur de leur propre communauté de communication ».  Catalina a axé sa réflexion sur ce déplacement de la réception et la mémoire : Comment représenter le film comme matériel dans la construction d’une mémoire privée devenue publique ?

Catalina a travaillé sur les fonds filmiques pour monter une série de neuf films courts auxquels répondent 9 sculptures. Chacune des ces 9 œuvres, marchant par paire, porte le nom des neufs muses, filles de Mnémosyne, déesse de la mémoire. Comme un Palais de mémoire, l’installation finale dans la salle de cinéma de la cinémathèque, met en rapport le film et la sculpture. La sculpture devient « l’image frappante » du Palais de mémoire dont le rôle est de choquer celui qui regarde afin que le souvenir de ce qu’il perçoit s’imprime plus durablement dans sa mémoire.

Le film Chez nous de Catalina Rodriguez est visible sur ce lien

Aurelio Cárdenas, 2019

Symphonie anachronique en quatre mouvements
Aurelio Cárdenas, 2019

Aurelio : « Ce projet naît d’abord d’un désir formel et expérimental. Celui de filmer diverses scènes en Occitanie avec des supports désuets (Super 8, VHS-C) et modernes (MiniDV, smartphones) et ensuite de confronter ces images contemporaines à celles du passé provenant de l’Institut Jean Vigo. Avec ce procédé, je ne souhaite pas réaliser un « avant / après » systématique, mais plutôt d’interroger ce qui constitue l’essence de l’image d’archive amateur (le grain, les couleurs fanées, le bougé, l’absence de son…) mais aussi son contenu (les mariages, les naissances, les portraits de famille, les paysages…). Ainsi, les images et les sons du présent se mélangeront à ceux du passé et cette confusion temporelle encouragera le spectateur à questionner son rapport à sa propre production d’archives (aujourd’hui nous sommes tous photographes et vidéastes) ainsi que la véracité ou non d’une image d’archive selon son contexte. 

Comment articuler ce flux d’images anachronique ? En associant mon histoire personnelle avec la région (enfance à Canet, retour il y a quelques années à Perpignan) j’ai construit un montage influencé par les films documentaires dits « symphoniques » des années 1920. Structurée en quatre mouvements distincts, chacun relatif à un âge de la vie, un espace particulier et un tempo musical propre (largo, presto, adagio etc), cette promenade dans les Pyrénées-Orientales évoquera les souvenirs épars et fragiles d’un vécu imaginaire qui, je l’espère, pourra résonner intimement en chaque spectateur.  »

Le film Symphonie anachronique en quatre mouvements est visible sur ce lien

Héloïse
Floreal Peleato, 2021

Floreal Peleato, auteur, critique de cinéma, réalisateur de documentaires et de courts métrages de fiction, a choisi d’aborder nos images d’archives par le biais de la re-création, selon le procédé de la narration fictive.

La recherche d’une exigence esthétique l’a fait se tourner vers les productions en 16mm, aux plans cinématographiques et aux séquences plus longues. Liant par-là le cinéma amateur et le cinéma d’exploitation, dépassant un clivage ancien battu en brèche par de nombreux cinéastes ces dernières années.

L’histoire est celle d’une femme qui incarne ceux qui ont quitté l’Algérie à la fin des années 50. Floreal a travaillé avec des images du monde entier.

Le film Héloïse est visible sur ce lien

Felicitat
Claire Ledru, 2023

Claire Ledru est réaliatrice et graphiste. Ancrée à Fillols
(66), elle a choisi de travailler sur la mémoire d’un village. « Felicitat » croise les questionnements d’une enfant de 7 ans vivant dans un petit village de montagne et la parole d’un vieil homme retraçant ses souvenirs d’enfance dans ce même village. Leurs récits accompagnent des images d’archives d’une époque passée quand la vie s’articulait autour de la beauté des des savoir-faire et de leur transmission.

Le film Felicitat est visible sur ce lien

Onada
Animae Collection, 2024

Nouvel artiste en résidence :
André Bonzel, 2025

ONADA est un concert/performance, visuel et immersif issu de l’Animae Collection (collection de performances audiovisuelles créées par Thibault Marchal, Doriane Ayxandri et Pierre Alfred Eberhard). ONADA raconte, au travers d’archives du département des Pyrénées Orientales, issues de l’Institut Jean Vigo – Cinémathèque de Perpignan, la relation étroite et absurde, qu’à l’Homme à l’Eau. Durée: 50 min

Voir ici un extrait de la performance Onada :
https://www.youtube.com/watch?v=No9aBa2HxX4

le réalisateur sera invité en résidence à l’Institut entre mai et septembre 2024 afin de produire un film conséquent à partir de notre fonds amateur.
Une restitution finale sera organisée en décembre à l’Institut Jean Vigo afin de diffuser à la fois les exercices réalisés par les étudiants du Master 2 « Création documentaire » à l’Université Paul Valéry Montpellier 3, les films d’André Bonzel et sa production pour l’Institut.

Contact appels à projets : contact@inst-jeanvigo.eu

Diffusion

Des séances spéciales sont régulièrement organisées  et sont accompagnées de discussions autour de l’archive, de la numérisation et du patrimoine audiovisuel. Voir ou revoir les images et traditions passées recèle une force émotionnelle, personnelle et fédératrice que les publics, toujours plus nombreux, soulignent lors de ces projections publiques.

A la cinémathèque

  • Séances “Mémoire filmique” thématiques et avant-programmes
  • Séances spéciales Journées du Patrimoine
  • Séances lors des visites de la cinémathèque
  • Ciné-concerts pour les tout-petits
  • Séances “Mais c’est filmé où ?”

Contact chargé d’animation :
jean-jacques-martinez@inst-jeanvigo.eu

Hors les murs

A la demande et suivant les collaborations 

  • Pastilles avant-séances pour les cinéma et télés
  • Montages de commandes pour musées et Festivals (Mémorial de Rivesaltes, Festival Images Pyrénéennes, Rencontres cinématographiques de Cerbère…)
  • Séances en Maisons de retraite

Contact :
contact@inst-jeanvigo.eu

En ligne

  • Programmation thématiques sur nos réseaux sociaux
  • Conception de séries pour diffusions en ligne

Canet, des années 20 à aujourd’hui : Canet en films !

Consultation et vente d’images

  • Accès à notre catalogue complet (films non-numérisés) pour les chercheurs, étudiants, documentaristes, sur rendez-vous
  • Vente d’images (documentaires, projections publiques…)

Contacts chargé des collections films : julien.avet@inst-jeanvigo.eu

Publications

L’Institut Jean Vigo s’est allié à la maison d’édition des trabucaïres pour créer une collection consacrée aux films amateurs.

La collection “Filmer en…” se construit autour d’un film de montage, issus de nos collections, parfois étendues aux collections d’autres cinémathèques, ainsi que d’un ouvrage d’étude raisonnée des images, signées d’historiens et de sociologues.

Ce livre/DVD présente au public un ensemble raisonné de films autour d’un objet patrimonial décrit par les films déposés à l’Institut Jean Vigo et à la Cinémathèque de Toulouse. Pour ce second ouvrage notre choix s’est porté sur cet exceptionnel patrimoine de notre région, le massif pyrénéen.

Ouvrage "Filmer en bord de mer : Le littoral du Languedoc et du Roussillon"

L’objet de ce livre/DVD est donc d’offrir au public un ensemble raisonné de films autour d’un objet patrimonial décrit par les films déposés à l’Institut Jean Vigo. Notre choix s’est porté pour ce premier ouvrage, que l’on espère suivi d’autres, sur le patrimoine maritime.

Toutes les publications de l’Institut Jean Vigo

Dont 4€ de frais de port

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