par Magali Thomas.
Préface de Jean A. Gili.
N° 100 ⎜Novembre 2007 ⎜5€
“Un numéro 100, événementiel pour une revue, ça se fête ! C’est la preuve éclatante et chiffrée que la revue, dynamique, a su non seulement toucher un public devenu fidèle mais est aussi reconnue par ses pairs et définitivement pérenne. Et pourtant, l’idée en 1986 d’universitaires sudistes (perpignanais, montpelliérains et aixois) et passionnés du 7e Art de créer une revue pointue et érudite, dédiée aux seuls cinéphiles et spécialistes du cinéma avec des documents rares, textes inédits ou retrouvés, qui plus est, bimestrielle et abondamment illustrée, était un pari osé ! Pour rappel, le n° 1, daté de septembre-octobre 86, était La restauration des films : problèmes éthiques de Raymond Borde ! Vingt-deux ans ont passé, déjà ! Pour mémoire et comparaison, Les Cahiers de la Cinémathèque, l’autre revue de l’Institut Jean Vigo créée en 1970 par Marcel Oms, en sont à leur 38e année ! La lauréate du numéro 100 est (en effet, on ne peut imaginer que le comité de rédaction, présidé par François de la Bretèque, n’ait pas eu de nombreuses propositions pour ce numéro historique) Magali Thomas, membre de l’Association Française de Recherche sur l’Histoire du Cinéma (AFRHC). Giuseppe Maria Lo Duca étant – comme il l’a souvent rappelé lui-même – Italien (il est venu vers 1935 en France), c’est tout naturellement Jean A. Gili, historien, critique et spécialiste du cinéma italien (bien connu des lecteurs des Cahiers de la Cinémathèque), qui préface l’ouvrage. Comme il le souligne si justement, la mort de Joseph-Marie Lo Duca se fit dans l’indifférence quasi totale de la presse généraliste et cinéphile et ce numéro rattrape, donc, grandement cette faute, Magali Thomas nous offrant une étude biographique complète de quelque 16 pages. Au final, vous saurez tout sur Joseph-Marie Lo Duca, né à Milan le 18 novembre 1910 et décédé à Fontainebleau le 6 août 2004, à 94 ans, donc ! A la fois journaliste, écrivain, historien, critique, opérateur, rédacteur de sous-titres, réalisateur…, connu seulement de nom… (au sens propre et figuré. Sur la demi-douzaine d’ouvrages que je possède à titre personnel de lui, tous sont signés seulement Lo Duca et l’on peut donc comprendre que certains lecteurs ignorent ses prénoms) …par bon nombre de cinéphiles, il eut une activité cinématographique et une vie littéraire incroyablement foisonnantes et diversifiées (l’homme, spécialiste du dessin animé en 1936, s’intéressa à partir de 1956à la sexologie et à l’érotologie, pas forcément cinématographiques). Une bibliographie exhaustive – bilingue, française et italienne – des ouvrages et articles conclut le tout. Si un inventaire d’écrits en langue italienne est encore à faire, nul doute que Magali Thomas, dont ce numéro est la synthèse d’un travail universitaire en cours, ne fasse bientôt le point sur Giuseppe Maria Lo Duca devenu Joseph-Marie Lo Duca.
Albert Montagne